© Reuters

Les nazis voulaient-ils utiliser les insectes comme armes ?

Le Vif

Une petite structure installée lors de la Seconde Guerre mondiale en marge du camp de concentration de Dachau pose aujourd’hui question. Et si les nazis avaient voulu construire des armes biologiques à base d’insectes ?

À la base, il s’agissait simplement d’un institut d’entomologie. Longtemps, ce laboratoire a été considéré comme un endroit où l’on effectuait simplement des recherches sur des insectes dans un but sanitaire. Par exemple pour protéger les SS des maladies véhiculées par les insectes comme le typhus ou plus cyniquement pour éviter aux déportés de mourir trop vite.

Une étude publiée en décembre 2013 vient pourtant éclairer d’un jour nouveau cet institut. Dans la revue Endeavour, l’entomologiste allemand Klaus Reinhardt de l’université de Tübingen se demande si ce dernier n’avait pas des objectifs moins avouables. Lors de ses recherches, le chercheur a retrouvé des protocoles qui n’avaient encore jamais été rendus publics. Ces derniers sont ambigus et font douter du but uniquement défensif des recherches de l’institut.

Adolf Hitler avait interdit l’utilisation d’armes biologiques et s’il y a eu des recherches contre le paludisme à Dachau, c’était pour chercher des moyens pour contrecarrer une éventuelle attaque ennemie. Voilà pour la théorie officielle. Si l’ambiguïté des documents ne permet pas d’affirmer qu’il y avait bel et bien des recherches d’armes biologiques, un faisceau d’indices induit le doute.

Par exemple l’institut d’entomologie travaillait également sur des pesticides, l’une des spécialités du directeur du laboratoire, Eduard May. Certains documents font allusion à la viabilité de certains insectes contaminés qui pouvaient ainsi être transportés et relâchés à l’endroit voulu. Or, un historien américain affirme en 2006 que les Allemands furent responsables d’une attaque biologique en 1943 en Italie, lorsqu’ils répandent des millions de larmes de moustiques porteurs de paludisme.

Le projet Loir intrigue aussi le chercheur. Ce dernier n’a rien à voir avec l’animal, mais bien avec des puces. Eduard Mays aurait , toujours selon le Monde, passé beaucoup de temps à chercher des rats et des cages pour ces derniers. Il n’aurait passé sa commande que dix-neuf jours avant la libération du camp par les Américains. Par ailleurs Karl Josef Gross dont le nom revient à plusieurs reprises dans le projet Loir est un médecin SS spécialiste du bacille de la peste. De quoi faire froid dans le dos.

Seulement comme le précise le Monde les documents manquent pour savoir dans quel but l’institut souhaitait travailler sur cette maladie de même qu’il n’y a pas la preuve absolue que ce laboratoire développait des armes biologiques à base d’insectes.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire