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Les lions et les hyènes pourraient-ils revenir dans nos contrées?

Le biologiste et écologiste britannique George Monbiot ne déborde pas seulement d’idées brillantes, il est aussi un conteur né. Vendredi, face à un auditoire complet à l’Université d’Anvers, Monbiot a parlé du « réensauvagement »: la réintroduction de grands animaux dans nos contrées.

Quand George Monbiot parle de réintroduire de gros animaux dans notre paysage, il ne s’agit pas de castors et de loutres, mais de bisons, d’ours et même d’éléphants. Pas de panique: ce ne sera pas forcément l’année prochaine, mais c’est un projet d’avenir ambitieux.

Sans PowerPoint et sans texte, Monbiot a parlé du buis et du prunellier, deux plantes modifiées pour se défendre contre le broutage des éléphants et des rhinocéros. Il a également évoqué des ossements d’hippopotames géants trouvés à Londres sous l’actuel Trafalgar Square au moment de l’édification de la célèbre statue de Lord Nelson. Et il a parlé des lions et des hyènes des cavernes dans nos contrées – des animaux qui, jusqu’après les dernières grandes périodes glaciaires, étaient des espèces universelles non limitées au continent africain.

La plupart de ces espèces ont disparu il y a environ 30.000 ans, juste après l’avènement de l’homme moderne avec ses armes et ses technologies simples, contre lesquelles elles étaient sans défense. Malheureusement, à l’heure actuelle leur retour n’est pas à l’ordre du jour, même si on réussissait à convaincre la société que ce serait une bonne chose: il y a déjà beaucoup de résistance contre les « petites » espèces comme le renard et le loup qui semblent pourtant bien s’intégrer dans un paysage dominé par l’homme.

Terrain agricole

Selon George Monbiot, la solution réside dans le réensauvagement de notre nature (et les gens désireux de faire remonter leur nature « sauvage »). Ce n’est possible qu’en cessant massivement de produire sur les terres agricoles. Selon George, le conflit entre les humains et les animaux sauvages est plutôt un conflit entre le bétail des humains et les animaux sauvages. Un loup n’attaquera pas les humains, mais plutôt les moutons. Et la plus grande partie des terres agricoles est utilisée pour la production de bétail.

Le grand espoir du biologiste, lui-même végétalien convaincu, mais suffisamment réaliste pour comprendre que tout le monde ne pourra pas renoncer aussi facilement aux produits d’origine animale, est qu’à relativement court terme, nous n’aurons plus à élever du bétail pour produire de la viande, mais à élever la viande elle-même, dans des cultures de cellules souches ou des cultures dans lesquelles des bactéries transformeront les protéines végétales en protéines animales.

Nous n’aurons donc plus besoin d’animaux, mais de cellules faciles à cultiver. Ces technologies sont en cours d’élaboration et offrent une perspective d’avenir qui permettrait de réduire fortement la pression de l’homme sur son cadre de vie, ce qui redonnerait beaucoup plus de place à la vraie nature. De quoi retrouver un certain optimisme.

Un grand avantage du retour des grands prédateurs serait aussi qu’on n’aurait plus besoin de chasseurs humains, qui tentent systématiquement de compenser leur présence inquiétante en prétextant la régulation de la réserve de leurs proies, parce qu’il n’y a plus d’autres prédateurs.

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