Un éléphant face au Kilimandjaro. © Reuters

Les éléphants de différentes espèces ne s’accouplent plus entre eux

Le Vif

Les éléphants modernes de différentes espèces ne s’accouplent plus entre eux, contrairement à d’anciennes espèces d’éléphants, de mastodontes et de mammouths qui échangeaient ainsi des gènes leur ayant permis de s’adapter à de nouveaux milieux et de nouveaux climats, ont annoncé des chercheurs lundi.

L’étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, a séquencé 14 génomes, dont ceux de deux mastodontes, d’un mammouth, d’une ancienne espèce d’éléphant, et d’éléphants modernes d’Afrique et d’Asie.

« L’hybridation pourrait aider à expliquer pourquoi les mammouths réussissaient autant (à vivre) dans des environnements si différents et pour un temps si long », rapporte Hendrik Poinar, l’un des auteurs de l’étude et généticien de l’université McMaster au Canada.

« Ces données génomiques nous montrent que la biologie est compliquée et que l’évolution ne se déroule pas de façon organisée, linéaire », poursuit-il.

L’une des espèces éteintes d’éléphant qui a longtemps interpellé les experts était l’éléphant à défenses droites (Palaeoloxodon antiquus). Il était traditionnellement assimilé aux éléphants d’Asie d’aujourd’hui à cause de similitudes entre la forme de leurs cranes et la taille de leurs dents.

Mais les scientifiques ont, en réalité, découvert que les premiers étaient « croisés avec des parties de sa composition génétique provenant d’un ancien éléphant africain, du mammouth laineux et des éléphants des forêts ».

Cette étude « révèle des évènements d’hybridation multiples majeurs entre les différentes anciennes espèces, mettant en évidence comment cela a joué un rôle fondamental dans l’évolution de l’éléphant », précisent les scientifiques.

En Afrique, l’éléphant de savane et l’éléphant des forêts sont bien deux espèces différentes.

Mais l’étude ne montre aucune preuve génétique d’hybridation entre ces deux espèces, « suggérant qu’ils ont vécu dans une isolation quasi-complète pendant les 500.000 dernières années, malgré le fait qu’ils vivent dans des milieux voisins ».

Les éléphants, autrefois nombreux sur terre, se font de plus en plus rares, le braconnage étant responsable de la mort de plusieurs milliers d’entre eux chaque année.

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