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Les déchets spatiaux, un danger qui s’amplifie

Le Vif

Des scientifiques ont alerté mardi sur le danger croissant pour les satellites et les missions habitées que représentent les déchets spatiaux accumulés pendant près de six décennies d’exploration spatiale.

En moins d’un quart de siècle, le nombre de débris suffisamment gros pour détruire un vaisseau spatial a plus que doublé, selon les participants d’une conférence de l’Agence spatiale européenne (ESA) à Darmstadt, en Allemagne.

« Nous sommes très préoccupés », a déclaré Rolf Densing, directeur des opérations de l’ESA, qui plaide pour une vraie prise en compte de ce problème qui ne peut être résolu qu’à l’échelle mondiale.

Le risque de collision avec des débris est statistiquement faible mais il a augmenté, au fil des missions qui ont eu lieu depuis que l’Union soviétique a lancé en 1957 Spoutnik 1, le premier satellite artificiel.

Les morceaux de fusées, les satellites en fin de vie, les outils perdus par des astronautes… Tous ces objets, sous l’effet de dislocations et collisions en chaîne, ne cesseront de se multiplier.

Ces objets peuvent atteindre 28.000 kilomètres/heure et, à cette vitesse, même un petit objet peut causer d’énormes dégâts.

En 1993, des radars terrestres avaient localisé 8.000 objets mesurant plus de 10 centimètres. « Aujourd’hui, nous avons dans l’espace environ 5.000 objets mesurant plus d’un mètre, 20.000 objets de plus de 10 cm … et 75.0000 +balles volantes+ d’environ 1 cm », a détaillé Holger Krag, responsable du bureau des débris spatiaux de l’ESA. Les objets de plus d’un millimètre atteindraient les 150 millions.

Rien que pour ses dix satellites en orbite basse, l’ESA dit recevoir une « alerte collision » par semaine. Chaque satellite doit, une à deux fois par an, effectuer des mesures d’évitement.

Dans une allocation vidéo, l’astronaute français Thomas Pesquet a expliqué que l’ISS pouvait résister aux objets allant jusqu’à 1 cm de diamètre.

« La station doit souvent faire des manoeuvres pour éviter les débris, mais a besoin de 24h pour réagir », a expliqué l’astronaute depuis l’ISS. Si le temps lui manque, l’équipage devra « gagner son refuge, le vaisseau spatial Soyouz, afin de pouvoir quitter l’ISS en cas de collision », a-t-il déclaré. « Cela s’est produit quatre fois dans l’histoire de l’ISS ».

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