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Le stéthoscope bientôt aux oubliettes

Stagiaire Le Vif

L’image symbolique du médecin portant un stéthoscope autour du cou est peut-être bientôt dépassée. Un appareil à ultrasons portatif est en effet en passe de reléguer le stéthoscope, vieux de deux cents ans, aux oubliettes.

Le petit appareil ressemble à un Smartphone et, selon un article publié il y a quelques jours dans Global Heart, la revue de la Fédération mondiale pour le coeur, il est capable de diagnostiquer des dysfonctionnements, tels que des problèmes cardiaques ou pulmonaires par exemple, de manière plus précise que le stéthoscope classique.

D’après Jagat Narula, professeur de cardiologie à l’école de médecine de Mount Sinai (New York, USA) et co-auteur de l’article, les appareils à ultrasons permettent de regarder non seulement le coeur, mais aussi tous les autres organes internes. Il permet ainsi d’éviter des erreurs de diagnostic et d’aider les médecins à détecter des dysfonctionnements qui doivent faire l’objet d’examens complémentaires.

Toujours selon le Dr Narula, le stéthoscope est en fait un terme impropre. Le suffixe « scope » indiquant que l’appareil est utilisé pour regarder quelque chose. Son inventeur, le Français René Laennec, voyait en effet son instrument comme un moyen indirect de « regarder » à travers la poitrine des patients.

« Maintenant que nous disposons des ultrasons, nous avons en main un ‘vrai’ stéthoscope », ajoute-t-il.

À l’origine, la machine à ultrasons, inventée dans les années 50, était aussi grande qu’un réfrigérateur. Mais, avec l’avancée de la technologie, elle a vite été miniaturisée et a acquis plus de puissance.

« Nombreux sont ceux qui la considèrent comme le stéthoscope du XXIe siècle », ajoute le professeur. Cependant, on ne le retrouve pas dans la poche de tous les médecins en raison de son prix élevé, qui va de 8 000 à 10 000 $.

En outre, il s’agit là d’une technologie relativement nouvelle. Les généralistes qui ont fait leurs études bien avant la vulgarisation de l’échographie à ultrasons n’ont pas appris à l’utiliser et ont tendance à se servir de leur bon vieux stéthoscope. Mais il se peut que les choses évoluent avec la nouvelle génération de médecins à venir.

« Aujourd’hui, les étudiants en médecine l’utilisent. Nous les formons aux techniques d’échographie portables dès leurs premières années d’études », continue le Dr Narula.

Le professeur estime par ailleurs que ces nouveaux appareils pourraient peut-être modifier les relations soignants-patients. « Actuellement, quand un patient vient me voir, je ne parle avec lui que quelques minutes, puis je l’envoie faire un examen et lui dit de revenir me voir. Mais avec l’échographie à ultrasons, je pourrai l’examiner tout en lui parlant, et lui consacrer ainsi 10 à 15 minutes ».

Ceci dit, se débarrasser du stéthoscope, LE symbole qui va de pair avec la blouse blanche, pourrait ne pas être bien accueilli par tout le corps médical, reconnaît le docteur.

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