Le buste de Néfertiti, conservé à Berlin, a été découvert en 1912 par un archéologue allemand. Il est depuis lors réclamé par l'Egypte. L'Allemagne refuse sa restitution au motif qu'il a été acquis légalement. © REUTERS/Michael Sohn/Pool

Le si mystérieux bleu des pharaons

Le Vif

La couleur bleue est la couleur préférée des hommes, mais elle fut longtemps absente des peintures. Jusqu’à ce que les Égyptiens arrivent à la synthétiser il y a 5000 ans en lui offrant au passage des vertus surprenantes. Quel mystère se cache donc derrière le bleu égyptien ?

Lorsqu’on nous demande notre couleur préférée, nous sommes une large majorité à répondre le bleu. Pourtant reproduire l’azur du ciel ou des flots fut longtemps impossible, car ce pigment est apparu tardivement. Pas la moindre trace de cette couleur dans les peintures rupestres. Le lapis-lazuli aurait pu être utilisé pour obtenir cette teinte, mais les gisements étaient inconnus en Europe.

Les premiers à réussir à synthétiser cette couleur furent les Égyptiens il y a 5000 ans. Pour obtenir le bleu égyptien si intensément bleu, ils mélangeaient le sable du Nil, du sel et du bronze avant de cuire le tout à près de 1000°. Pigment de luxe, il fut utilisé avec parcimonie comme ultime symbole de puissance. Ce n’est qu’au 19e siècle que ce pigment se démocratise avec les avancées dans le domaine de la chimie dans les différents pigments.

La couleur aux rayons infrarouges

Ce sont les molécules CuO46 qui donnent la couleur bleue. Cependant si le bleu égyptien est si bleu, c’est grâce aux champs électriques internes créés par les autres ions des différents composés de ce pigment, ressort-il d’une étude publiée dans Inorganic Chemistry. De façon plus concrète, ce serait l’organisation des atomes de cuivre et d’oxygène qui rend ce bleu si unique. Mais c’est aussi cela qui lui offre des particularités surprenantes comme celle de résister au temps, et ce même s’il n’est plus visible à l’oeil nu. En effet, bien séparés les uns des autres, les atomes de cuivres émettent une lumière infrarouge comme le précise le Courrier International.

Pour preuve, certains bâtiments peints au bleu égyptien, comme des parties du Parthénon par exemple, rayonnent d’une lumière infrarouge même quand la couleur a disparu. Ce rayonnement, du même type que celui produit par nos télécommandes, inspire les chercheurs en nanotechnologies pour d’éventuelles applications en imagerie biomédicales et pourrait signifier le retour en grâce de ce pigment millénaire.

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