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Le cancer fatigue ses victimes

Une étude publiée ce mardi 1er juin, menée auprès de 300 patients cancéreux, montre que les trois quarts d’entre eux se plaignent de fatigue .

C’est une première en France: évaluer et comparer la perception des patients d’un côté et, de l’autre, celle des professionnels sur les symptômes qui affectent le plus la qualité de vie des cancéreux. Réalisée auprès de 300 malades, de 250 médecins et de 109 infirmières avec le soutien du laboratoire Amgen, elle montre un remarquable consensus autour de cette question.

Premier enseignement: 77% des cancéreux déclarent souffrir de la fatigue, et 37% évoquent même une « fatigue intense ou très intense », loin devant tout autre effet secondaire. Or, la grande majorité des professionnels partagent ce constat et 88% d’entre eux reconnaissent d’ailleurs que cette fatigue est difficile à prendre en charge correctement.

« Pas de molécule miracle »

Paradoxalement, estime le Docteur Frédéric Maloisel, hématologue et membre du comité scientifique de cette enquête intitulée « Regards croisés », ces réponses constituent une bonne nouvelle: « Cela prouve que l’on a fait des progrès dans les traitements d’autres effets indésirables, celui de la douleur par exemple ». Et, de fait, 93% des patients interrogés se déclarent globalement satisfaits de la prise en charge de leur cancer. « Lorsque le cancer était un combat immédiat contre la mort, les problèmes de qualité de vie passaient au second plan », ajoute le Dr Laurent Zéleck, cancérologue. « Mais les traitements ont fait des progrès, les malades vivent plus longtemps, notre relation avec eux a changé ».

Certes, des traitements existent, contre l’anémie par exemple. Reste que la fatigue chronique, elle, est autrement plus délicate à prendre en charge. Les professionnels peuvent bien donner des conseils pratiques, sur l’alimentation ou sur les activités physiques, il n’existe pas, à ce jour, « de molécule miracle anti-fatigue chronique », déplore Pascale Dielenseger, présidente de l’Association française des infirmières en cancérologie (AFIC).

Vincent Olivier

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