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Le Buflomédil, antidouleur pour l’artérite, pourrait être retiré du marché

Les autorités sanitaires françaises envisagent de retirer du marché le Buflomédil. Selon la revue Prescrire, ce médicament pourrait être à l’origine de complications cardiaques et neurologiques susceptibles d’être mortelles. Il est utilisé en cas de manifestations douloureuses de l’artérite au cours de la marche par un peu plus de 100.000 patients .

Le processus de réévaluation du Buflomédil pourrait aboutir dans les prochaines semaines à un retrait ou une suspension de ce médicament vasodilatateur, a indiqué ce mardi un responsable de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

Tous les produits pharmaceutiques ont des effets secondaires. Pour certains, les risques encourus sont trop importants. Selon la revue médicale indépendante Prescrire, le Buflomédil doit être retiré du marché en raison d’effets indésirables cardiaques et neurologiques parfois mortels. Ce médicament est commercialisé notamment sous les noms de marque de Fonzylane (fabriqué par Cephalon) et Buflomédil EG.

« C’est effectivement un produit qui est en cours de réévaluation du bénéfice-risque (…). On est dans le processus final de la réévaluation du bénéfice-risque », a déclaré sur France-Info Fabienne Bartoli, adjointe du directeur général de Afssaps, évoquant une décision « dans les premières semaines de cette année 2011 ». « Ça veut dire qu’effectivement il est dans un processus où l’aboutissement pourrait être un retrait, voire une suspension de l’autorisation de mise sur le marché », a-t-elle ajouté.

Fabienne Bartoli a également précisé que si le Buflomédil était retiré du marché, ce serait « pour des mésusages ». « C’est un produit avec une marge thérapeutique étroite, ce qui veut dire que si vous changez un tout petit peu la dose, vous pouvez effectivement avoir des accidents », a-t-elle expliqué, évoquant la possibilité de gestes suicidaires. « Le retrait du Buflomédil, c’est une bonne décision, quand elle sera prise », a réagi le Dr Bruno Toussaint, directeur de Prescrire.

Un problème international

La revue Prescrire avait donné l’alerte sur le Mediator, qui pourrait être responsable de la mort de 2000 personnes. Selon le Docteur Bruno Toussaint, du magazine Prescrire, « ce n’est pas un cas isolé, mais le révélateur des failles de tout un système ». »Il y a beaucoup de réformes à faire, pas seulement françaises, c’est une question mondiale. Ce n’est pas pire, pas mieux en France », a-t-il poursuivi.

La revue désigne également l’anti-inflammatoire nimésulide (Nexen, fabriqué par Therabel Lucien Pharma, et autres noms de marque) à l’origine de plus de 500 « hépatites graves » ayant nécessité des « greffes de foie ». La vinflunine (Javlor, fabriqué par les laboratoires Pierre Fabre) un anticancéreux utilisé dans le traitement de certains cancers avancés de la vessie est aussi sur la sellette.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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