La carte bancaire quantique sera infalsifiable et impossible à cloner. © ISTOCK

La carte bancaire bientôt quantique, mais quels sont ses avantages ?

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

La toute première monnaie quantique vient de voir le jour, en France. Et cette nouvelle monnaie dite « virtuelle » trône à l’acmé de la sécurité : elle est tout bonnement inviolable.

Les chercheurs du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et de Télécom ParisTech se sont appuyés sur le fameux théorème, établi en 1982 par Wootters, Zurek et Dieks, selon lequel un code quantique est impossible à cloner.

L’économiste belge Bruno Colmant y croit très fort, à cette nouvelle  » supermonnaie  » inviolable, qui s’inscrit dans l’ère du codage quantique :  » C’est un prolongement naturel de la révolution monétaire en cours. Un jour, elle pourrait même avoir un cours légal.  »

En attendant, reste aux chercheurs à mettre au point une carte bancaire (CB) quantique utilisable et fiable. Pour l’heure, l’équipe française a déjà réalisé le premier modèle expérimental de ce curieux moyen de paiement. Le faire-part de naissance a été publié le 30 janvier dernier, dans la revue Nature Partner Journal Quantum Information.

La CB quantique existe donc déjà en théorie. Reste la pratique. Ce sera le développement de la mémoire quantique (capable d’agir sur les atomes) qui permettra aux Français de peaufiner leur innovante solution. A l’instar de la monnaie quantique, la CB éponyme sera infalsifiable et impossible à cloner, grâce à l’encodage quantique, qui permet un nombre hallucinant de combinaisons, donc de codes.

Comment ça marche, un  » encodage quantique  » ? Lorsqu’on excite des atomes avec des photons, ils changent d’état, ce qui correspond à un code. Pour le récupérer, il suffit d’exciter à nouveau ces atomes. Dans ce schéma, il est donc impossible d’avoir deux cartes bancaires dotées du même code, ou de les dupliquer sans introduire, dans le processus de contrefaçon, des erreurs qu’une banque détecterait forcément.

En attendant cet indispensable petit bijou, il s’agit de booster les technologies de mémoire quantique et les systèmes de vérifications ad hoc. Ceux-ci doivent être renforcés, afin de pouvoir transmettre des informations bancaires sécurisées. Le challenge des chercheurs, c’est d’être prêts avant l’arrivée des ordinateurs quantiques, prévue d’ici à une dizaine d’années. En effet, aucun code ne devrait pouvoir résister à ces calculateurs nouvelle génération. Face à la puissance de ces machines, la CB quantique deviendra tout simplement une nécessité : la sécurité sur Internet s’effondrera, le bitcoin se fera manger tout cru et les systèmes actuels de cryptographie seront totalement obsolètes. Sans cette nouvelle carte, ce sera l’ère des vols de données et des arnaques en tous genres.

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