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L’intelligence est-elle inscrite dans notre ADN ?

Stagiaire Le Vif

C’est la première fois que des chercheurs identifient un gène en lien direct avec les capacités intellectuelles des individus.

De plus en plus de travaux scientifiques démontrent que les capacités cérébrales dépendraient en partie des gènes et de l’hérédité. Déjà en 2011, une étude de l’université d’Édimbourg avait démontré que les variations de l’intelligence d’un individu à l’autre dépendaient à 50% des gènes.

Les chercheurs du King’s College ont publié leur découverte hier dans la revue Molecular Psychitry. Le gène NPTN jouerait un rôle dans l’épaisseur de la matière grise, elle-même liée aux capacités intellectuelles. Pour en arriver à de telles conclusions, l’ADN et IRM de 1.583 adolescents de 14 ans ont été analysé. Lors de l’examen des échantillons, les scientifiques ont constaté que les adolescents présentant une légère variation d’un gène particulier avaient un cortex moins épais dans l’hémisphère cérébral gauche. Or, ces mêmes adolescents avaient de moins bons résultats aux tests d’intelligence que ceux ne présentant pas cette variation génétique. « La variation génétique que nous avons identifiée est liée à la plasticité synaptique, c’est-à-dire comment les neurones communiquent » explique Dr Sylvane Desrivières, principal auteur de l’étude. Cette variation affecterait donc l’expression du gène NPTN. Celui-ci code les protéines agissant au niveau des synapses neuronales et donc au niveau de la communication entre les cellules cérébrales.

Les scientifiques insistent néanmoins sur le rôle mineur de ce gène sur les capacités cérébrales des individus. « Il est important de souligner que l’intelligence est influencée par de nombreux facteurs génétiques et environnementaux », ajoute le Dr Sylvane dans un communiqué. Le gène identifié n’est donc pas « LE gène de l’intelligence ». Les chercheurs estiment que la variation génétique observée chez les adolescents expliquerait seulement 0,5 pour cent des variations totales de l’intelligence des différents individus étudiés.

La découvert n’en est pas moins importante : « Elle pourrait nous aider à comprendre ce qu’il se passe au niveau neuronal dans certaines formes de déficit intellectuel, où la capacité des neurones à communiquer efficacement est d’une façon ou d’une autre perturbée » conclut l’auteur principal de l’étude.

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