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L’i-dosing, la nouvelle drogue à base de sons

Prendre son pied ou entrer en transe à la simple écoute de sons stridents, c’est ce que propose le site i-doser. Une drogue téléchargeable sur le net pour une dizaine d’euros.

Vaste canular pour certains, source de dangers pour d’autres, les plateformes anti-drogue belges se divisent sur la question.

Le site i-doser commercialise des capsules sonores d’environ 10 minutes. A l’écoute de ce son, le consommateur entrerait dans un état de transe, se relaxerait, serait plus performant, atteindrait l’orgasme, l’euphorie,… La liste est longue. Témoins du phénomène : de nombreuses vidéos montrant des jeunes en pleine transe sont visibles sur Youtube.

L’effet de l’i-dosing se base sur la diffusion de deux sons d’une fréquence différente, l’un dans l’oreille droite, l’autre dans l’oreille gauche. A forte puissance, ces sons provoqueraient un état de transe.

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Les parents s’inquiètent mais le corps scientifique reste septique. A ce jour, la véracité des effets reste à démontrer. Les scientifiques penchent plutôt pour l’hypothèse de l’arnaque ou d’un effet placebo chez des jeunes trop crédules. Des témoignages de testeurs européens tendent à renforcer cette hypothèse. « Aucun effet, hormis celui d’un énorme mal de crâne après une séance » témoignait un journaliste de Libération.

Les experts belges divisés sur la question

Mireille Vergucht, docteur et porte-parole de la plateforme flamande contre la drogue, s’inquiète des répercussions de l’i-dosing. « Je crois à la théorie du premier pas qui affirme que l’utilisation de drogues douces facilite le passage aux drogues dures comme l’héroïne. Les jeunes font connaissance avec la transe grâce à cette musique et veulent pousser plus loin les expériences » rapportait le journal Gazet van Antwerpen.

Pour Nathalie Poskin, assistante-sociale d’Infor-drogues, c’est un comble de tirer de pareilles généralités. « On ne passe pas systématiquement de la drogue douce à la drogue dure. Dans la pratique, ça ne se vérifie pas. »
Si pour la porte-parole flamande, il est un fait que l’i-dosing est une drogue, Nathalie Poskin n’y croit pas. « C’est totalement infondé, nous n’avons aucune preuve tangible. Il est reconnu que certaines musiques relaxent tandis que d’autres excitent. On est plus réceptif selon le contexte dans lequel on se trouve. On pourrait aussi être en transe sur une chanson de Britney Spears ! » plaisante-t-elle.

Infor-drogues à Bruxelles n’a encore reçu aucun appel de parents ou d’enfants craignant les effets de l’i-dosing.

Eve Boidron

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