© Getty Images/iStockphoto

L’abeille, peut-être une solution pour écarter l’éléphant des humains

Le Vif

La mémoire de l’éléphant lui permet de ne jamais oublier une piqûre d’abeille, dont il est parvenu à identifier l’odeur pour pouvoir fuir le petit insecte volant et qui pourrait désormais servir à éviter les mauvaises rencontres entre le pachyderme et l’être humain.

Ses yeux et sa peau très sensible à l’intérieur de sa trompe rendent l’éléphant particulièrement vulnérable aux piqûres douloureuses et les chercheurs pensent donc que l’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana) a appris au fil des siècles à reconnaître les effluves dégagées par une abeille lorsqu’elle est effrayée et prête à sévir avec son dard.

Des scientifiques estiment que cette aptitude pourrait être utilisée pour dissuader un éléphant de s’approcher de zones où il risque des problèmes, comme des champs agricoles par exemple.

Au cours d’une expérimentation de trois mois dans le parc national Kruger en Afrique du Sud, les chercheurs ont suspendu des chaussettes contenant des phéromones d’abeilles, éléments chimiques dégagés par l’insecte lorsque la ruche est considérée en danger.

Vingt-cinq des 29 éléphants qui s’en sont approchés « ont montré des signes typiques de vigilance accrue, d’incertitude et, in fine, se sont éloignés dans le calme », selon un compte-rendu publié dans la revue Current Biology.

Pour s’assurer que les éléphants réagissaient à l’odeur d’abeille et pas simplement à la présence des chaussettes, les scientifiques en ont suspendu d’autres ne contenant pas de phéromones. Cette fois, les pachydermes ont fait preuve de curiosité, allant même parfois jusqu’à les décrocher et à les goûter.

Des agriculteurs africains ont déjà pris l’habitude de disposer des ruches le long de leurs propriétés pour tenter de protéger leurs cultures des éléphants.

« Nos conclusions s’ajoutent aux précédentes études ayant démontré que des ruches actives pouvaient écarter les éléphants des cultures, par exemple, mais ce pourrait être difficile à mettre en oeuvre à grande échelle », a commenté Mark Wright, professeur d’entomologie à l’université de Hawaï.

« Nous espérons étendre ce travail en développant des outils supplémentaires pour une gestion durable et passive des déplacements des éléphants », a-t-il ajouté.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire