© istock

Jack l’Eventreur identifié par des tests ADN ?

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Voilà l’un des plus grands mystères de l’histoire criminelle du Royaume-Uni peut-être résolu: une analyse ADN aurait permis de révéler l’identité de « Jack the Ripper « , le célèbre tueur en série qui sévissait à Londres en 1888. Il aurait été un immigrant polonais du nom d’Aaron Kosminski, qui au moment des faits avait 23 ans, selon le journal britannique anglais The Mail On Sunday.

Jack L’Eventreur, Jack The Ripper, un nom qui donne des frissons. Et pour cause, le célèbre assassin qui sévissait dans les rues sombres de Whitechapel à l’est de Londres à l’automne 1888 n’était pas tendre avec ses victimes. Les prostituées qu’il attaquait ont été retrouvées égorgées et éventrées, certaines les viscères sur les épaules.

Aujourd’hui, grâce aux techniques ADN, on en saurait un peu plus sur l’identité du tueur en série, source de nombreux fantasme dans la littérature et le cinéma mais aussi sujet de multiples enquêtes et d’essais pseudo-scientifiques tout au long de ces 126 dernières années. Un échantillon ADN prélevé sur une écharpe tachée de sang (tant de la victime que du meurtrier) retrouvée sur le corps de Catherine Eddowes, l’une des cinq victimes de l’Eventreur, a été comparé à ceux des descendants d’un des suspects ainsi qu’à ceux des descendants de la victime, comme l’explique The Mail on Sunday.

Un barbier voulant fuir les pogroms russes

Le suspect identifié serait Aaron Kosminski, un homme de 23 ans au moment des faits qui était originaire de la petite ville polonaise de Klodawa. Il avait émigré vers l’Angleterre en 1881 pour fuir les pogroms russes et s’était établi avec sa famille dans le quartier de Whitechapel, la zone dans laquelle l’Eventreur a donc commis ses meurtres. Les papiers d’immigration de Kosminski révèlent qu’il exerçait la profession de barbier. Des problèmes psychologiques l’ont contraint à être interné dans un établissement psychiatrique, le Colney Hatch Lunatic Asylum. Il a connu ensuite plusieurs autres internements jusqu’à sa mort en 1919 à l’âge de 53 ans. Son nom ne sort, en fait, pas de nulle part car Kosminski fait partie depuis le début de l’enquête des six suspects des méfaits de l’Eventreur sans que la police ne parvienne à le prouver afin de le traîner devant un tribunal.

On doit cette nouvelle révélation à Russell Edwards, un homme d’affaires de 48 ans qui a eu l’opportunité d’acheter aux enchères ce foulard tâché de sang transmis de génération en génération sans jamais être lavé. Pendant 7 ans, il a mené l’enquête en faisant appel à un biologiste moléculaire, Jari Louhelainen, spécialisé en analyse de matériel génétique d’anciennes affaires criminelles et travaillant à la John Moores University de Liverpool, selon The Independent. Russels Ewards publie ses découvertes dans un livre intitulé Naming Jack The Ripper.

Un test ADN peu discriminant

Si l’enquêteur amateur affirme fièrement qu’ « Après 126 ans, il a résolu le mystère« , d’autres experts doutent cependant de cette authentification. Ils estiment en effet que le foulard en question a été touché par un trop grand nombre de personnes au cours des années et qu’il n’y a pas de preuves tangibles qu’il ait bel et bien appartenu au meurtrier et/ou à sa victime. De plus, dans la liste des effets retrouvés auprès de Catherine Eddowes et dressée par Scotland Yard en 1888 ne figure aucun châle comparable à celui qui vient de réapparaître.

Des experts en génétique avancent, de leur côté, que cet élément d’ADN repéré sur un effet personnel d’une des victimes ne peut être décisif pour désigner coupable Kosminski car il s’agit d’un ADN mitochondrial (ADNmt), peu discriminant, qui permet d’éliminer des suspects mais non d’en isoler un seul en particulier vu que 40% de la population le partage.

Alec Jeffreys, un généticien britannique qui a développé des techniques d’empreinte génétique, émet, lui aussi, des interrogations dans les pages du quotidien The Independent: « Ce sont des affirmations intéressantes mais elles doivent être vérifiées par des confrères, avec une analyse détaillée de l’origine de ce châle et la nature de l’ADN provenant des descendants du suspect et son pouvoir de discrimination. Aucune preuve n’a été fournie jusqu’à présent « .

Un petit voile du mystère est peut-être levé mais l’énigme reste entière sur le mobile, le choix des victimes et les raisons pour lesquelles le serial killer a cessé d’agir.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire