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France : le fondateur de PIP remis en liberté après huit mois de détention provisoire

Jean-Claude Mas, le fondateur de la société de prothèses mammaires française PIP au coeur d’un scandale sanitaire mondial, a été remis lundi en liberté sous contrôle judiciaire à l’issue de huit mois de détention, avant un premier procès au printemps 2013.

Amaigri et visiblement fatigué, Jean-Claude Mas, 73 ans, est sorti lundi après-midi de la prison du Pontet, près d’Avignon, deux sacs en plastique sous le bras.

Interrogé par des journalistes sur son état d’esprit il a répondu: « Je n’ai plus d’esprit, je ne suis plus rien », disant également être « ruiné ».

« J’espère sincèrement que le contrôle judiciaire de M. Mas sera strictement respecté. Il y a toujours un risque de fuite », a souligné Me Philippe Courtois, qui représente plus de 2.300 victimes des prothèses PIP regroupées en association.

En mars, faute d’avoir versé la caution prévue dans le cadre de son contrôle judiciaire, il avait été placé en détention provisoire. Au terme de ces quatre mois, en juillet, il avait été remis en détention provisoire, mais cette fois dans le volet financier de l’affaire, ce que son avocat avait dénoncé comme une « cruauté judiciaire ». La justice craignait qu’il prenne la fuite à l’étranger.

Le premier procès de cette affaire, qui portera sur la « tromperie aggravée », doit se tenir du 17 avril au 14 mai à Marseille.

Sont attendus à ce procès à l’ampleur hors normes environ 180 avocats, 4.380 plaignantes françaises et 220 plaignantes d’autres pays. Outre M. Mas, quatre anciens cadres de l’usine comparaîtront à l’audience.

L’affaire avait éclaté fin mars 2010 avec le retrait des prothèses PIP du marché français et la liquidation judiciaire de la société varoise, qui utilisait illégalement, depuis la fin des années 2000, un gel de silicone fait maison en remplacement d’un gel médical homologué, plus cher.

Le nombre de porteuses de prothèses PIP serait d’environ 30.000 en France et de plusieurs dizaines de milliers à l’étranger, l’usine de La Seyne-sur-Mer fondée par M. Mas en 1991 ayant été le troisième fournisseur mondial d’implants mammaires, exportant en Europe, en Amérique du Sud et en Asie.

Jean-Claude Mas a admis avoir produit un gel de silicone non homologué mais a réfuté tout danger pour les porteuses de prothèses.

« Je savais que ce gel n’était pas homologué, mais je l’ai sciemment fait car le gel PIP était moins cher (…) et de bien meilleure qualité », avait expliqué M. Mas en octobre 2011 aux gendarmes.

Plusieurs pays dont la France ont recommandé le retrait de ces prothèses en raison d’un risque de rupture plus élevé et du pouvoir irritant du gel utilisé.

Le Vif.be, avec Belga

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