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Du placenta au menu

Manger son placenta aurait de nombreuses vertus médicales. Si une telle pratique a de quoi couper l’appétit, il semble pourtant qu’elle tende à se développer…

Si de nombreuses espèces animales s’y soumettent, la placentophagie (ou pratique consistant à consommer du placenta humain), bien qu’encore très marginale, commence à se développer, aux États-Unis notamment. La médecine traditionnelle chinoise assure que cela tonifie et enrichit le sang. D’un grand apport nutritif, le placenta est riche en fer et en vitamine B12 et permettrait de se rétablir plus rapidement après l’accouchement. Autres arguments souvent mis en avant également : cela éviterait la fameuse déprime post-natale de la mère et améliorerait la production de lait maternel.

Relativement courante en Chine, la consommation du placenta contribuerait aussi à l’antivieillissement, raison pour laquelle les placentas entrent également dans la composition de certains produits cosmétiques. À Nankin, on estime qu’environ 10 % des patientes venant d’accoucher repartent avec leur placenta.

Mais pour surmonter le blocage bien compréhensible, le placenta sert de matière première à des recettes : soupes, boulettes, raviolis, voire en smoothies, mélangé à des fruits ! Certaines vont même jusqu’à organiser la dégustation avec leur entourage : ce sont les « placenta parties » aux États-Unis, qui ont donné lieu à des échanges de recettes sur internet. Et pour celles qui n’ont pas le temps ou l’envie de cuisiner, il est également possible de consommer du placenta sous forme de gélules. Mais le sujet risque de poser problème puisque le commerce et la consommation d’organes humains sont strictement interdits et un marché noir n’a pas manqué de se développer, impliquant hôpitaux, personnel soignant et parfois les mères elles-mêmes dans la plus parfaite illégalité.

Alexandre Huillet

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