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Des chercheurs parviennent à rajeunir une souris, un espoir pour l’homme?

Le Vif

Tiendrait-on la formule magique de la jeunesse éternelle ? Des chercheurs sont en effet parvenus à inverser le vieillissement d’un organisme animal, à savoir une souris, en basant leurs recherches sur les mitochondries. Un espoir pour l’homme ?

Le professeur David Sinclair de l’école médicale de Harvard (Boston, États-Unis) et son équipe sont arrivés à une étonnante découverte au fil de leurs recherches. En administrant une molécule spécifique, appelée NAD, une semaine durant à un rongeur en fin de vie, ils ont constaté un effet « Dorian Gray » totalement incroyable : les mitochondries ont retrouvé une nouvelle jeunesse, raffermissant les muscles de l’animal et améliorant leur résistance à l’inflammation. La souris en question a retrouvé les muscles et les artères d’une souris de 6 mois, comme l’explique cet article publié sur Sciences et Avenir. C’est un peu comme si une personne de 60 ans retrouvait d’un coup la vitalité et la musculature de ses 20 ans. Grâce à cette molécule, le vieillissement du petit animal semble non seulement avoir été stoppé mais, encore plus extraordinaire, inversé !

Au coeur des recherches de cette équipe d’Harvard : la mitochondrie, organite de quelques millièmes de millimètre qui pourraient bien être une véritable fontaine de jouvence pour nos cellules. La mitochondrie est présente à plusieurs centaines d’exemplaires dans chaque cellule dont elle constitue la centrale énergétique, en charge de fabriquer le carburant nécessaire à sa survie. Sa qualité est essentielle dans le processus qui produit le vieillissement d’un organisme. « Nous savons que des mitochondries de piètre qualité conduisent à des symptômes liés à l’âge, explique David Sinclair. Et nous savons à l’inverse que posséder des mitochondries saines est bon pour la santé. » Des dysfonctionnements mitochondriaux sont ainsi à l’origine de nombreuses maladies aux symptômes divers associant problèmes cardiaques, atteintes neurologiques et rénales, paralysies ou difficultés motrices. Quand les mitochondries sont déréglées, c’est chaque cellule de notre organisme qui en paye les conséquences, avance le magazine scientifique.

Lutter contre les maladies liées à l’âge

Focus des recherches prometteuses de cette équipe médicale: le NAD, une coenzyme présente dans toutes les cellules de notre corps. Son rôle est essentiel : aider les différentes enzymes à faire correctement leur travail. Le NAD permet notamment à la cellule d’entretenir une bonne communication avec ses mitochondries. Car le carburant qu’elles fabriquent doit être acheminé à bon port et c’est dans ce cadre que la coenzyme joue, en quelque sorte, le rôle d’oléoduc à l’intérieur de chaque cellule. « C’est la première fois qu’on met en évidence chez la souris un lien entre le vieillissement et une bonne communication entre le noyau cellulaire et ses mitochondries« , s’enthousiasme David Sinclair.

Car plus on vieillit, plus le réseau de NAD s’étiole. Les mitochondries n’arrivant alors plus bien à convoyer leur carburant jusqu’aux organites cibles. De là à penser que cette molécule pourrait, dans le futur, constituer un filtre de jouvence efficace pour l’être humain, il n’y a qu’un pas, même si la plus grande prudence est de mise. L’objectif du professeur David Sinclair est clairement d’appliquer cette technique à l’être humain, et assez rapidement chez des personnes âgées. Dans un premier temps, il désire lutter contre les maladies liées à l’âge, comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ainsi qu’essayer de contrecarrer des affections comme le cancer, les maladies inflammatoires ou le diabète de type 2, pour lesquels les mitochondries jouent un rôle essentiel.

« Le NAD est effectivement une molécule totalement passionnante qui m’a occupé plusieurs années durant, s’enthousiasme de son côté Pierre Rustin (CNRS, hôpital Robert-Debré, Paris) sur le site de Sciences et Avenir. Mais il ne faut pas tirer de conclusions hâtives : le vieillissement est un phénomène très différent d’un animal à l’autre. Ce que l’on réussit chez la souris n’est pas forcément transposable à l’homme. »

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