Sans la protéine NPC1, Ebola ne peut se propager. © Reuters

Découverte d’une protéine qui protègerait du virus Ebola

Stagiaire Le Vif

Des virologues ont découvert une protéine qu’ils qualifient de  » talon d’Achille  » du virus Ebola. Selon leurs travaux publiés mardi dans la revue américaine mBio de l’American society of microbiology, la protéine serait une barrière naturelle et puissante face aux risques d’infection.

Cette étude effectuée sur des souris a permis aux deux scientifiques de découvrir une sorte de « verrou moléculaire », qui empêcherait le virus d’atteindre les cellules du corps humain. En effet, le virus ne pourrait toucher l’organisme sans s’attacher à la protéine Niemann-Pick C1 (NPC1) logée au coeur des cellules immunitaires. Si cette protéine est absente de l’organisme, le virus Ebola ne peut se propager. Elle serait donc la responsable de la terrible épidémie qui a touché plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest à partir de décembre 2013.

Un des chercheurs, Kartik Chandran, professeur adjoint de microbiologie et d’immunologie à la faculté de médecine Yeshiva à New York, est optimiste concernant l’avancée de ses recherches : « Idéalement, de futures études sur des humains à partir du résultat des travaux sur les souris aboutiront au développement d’antiviraux capables de cibler efficacement la protéine NPC1. Cela permettrait d’empêcher l’infection par Ebola ».

Les souris du test, modifiées génétiquement pour supprimer la protéine de leur corps, ont été « complètement résistantes » face à une exposition au virus Ebola. Tandis que celles qui n’avaient pas été modifiées ont succombé à l’infection.

Ce qui met cependant un frein à l’étude, ce sont les risques encourus par l’homme si on lui retire la protéine naturellement présente chez lui. En effet, cette dernière ne permet pas uniquement le transport du virus, elle permet également celui du cholestérol. Les personnes qui sont naturellement touchées par une absence de la protéine Niemann-Pick C1 due à une anomalie génétique souffrent d’un trouble neurodégénératif mortel du même nom que la protéine. Leurs cellules sont alors obstruées par une accumulation de cholestérol et ils finissent par succomber.

Malgré ces risques, Andrew Herbert, coauteur de l’étude et virologue de l’U.S. Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID) affirme que « les malades infectés devraient bien le tolérer (le traitement), car il serait surement de courte durée ».

L’élaboration d’un traitement antiviral par les chercheurs permettrait également de stopper la propagation d’autres filovirus très pathogènes, comme le virus Marburg, qui ont également besoin de NPC1 pour se multiplier.

L.V.

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