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Débat autour des médicaments génériques

Alors qu’une grosse majorité des patients belges se disent en faveur des médicaments génériques, les professionnels de la santé, eux, semblent plus réticents.

Selon une récente enquête de bureau d’étude iVOX, la moitié des Belges utilise régulièrement des médicaments génériques et en font la demande lors de visites chez le médecin ou à la pharmacie.

Néanmoins, une grande majorité d’entre eux prétend connaître la différence entre les médicaments génériques et les médicaments sous brevet, mais « nous constatons que 50 % ne donnent pas une bonne définition », explique Steven Deketelaere, manager d’iVOX. En effet, pour la moitié des sondés, un médicament bon-marché est exclusivement associé à un médicament générique. Seuls seize pourcents d’entre eux savent que beaucoup de médicaments ont vu une nette diminution de leur prix parce que leur brevet a expiré.

Pour maintenir un équilibre financier, 76 % des sondés sont disposés à changer de médication. Plus de trois-quarts des Belges estiment que les médicaments génériques sont un bon moyen de contrôler son budget et ses coûts de soins de santé. Dans tous les cas, « les patients suivent, pour la plupart, l’avis des docteurs et pharmaciens », conclut Steven Deketelaere.

Les médicaments génériques ne font pas l’unanimité chez les professionnels de la santé

Une enquête menée par l’entreprise pharmaceutique Pfizer en collaboration avec le Journal du médecin annonce pour sa part que 67 % des professionnels de soins de santé font davantage confiance aux fabricants de médicaments de marque qu’aux producteurs de médicaments génériques.

Les habitudes de prescription semblent traduire cette méfiance. En Wallonie, 13 % des médecins prescrivent toujours des médicaments génériques, contre 83 % qui ne le font qu’occasionnellement. Or, l’enquête d’iVOX indique que 77% des patients demandent de plus en plus de médicaments bon marchés à leur médecin.

Pfizer explique que sept professionnels belges de la santé sur dix pensent que les producteurs de médicaments génériques ne sont motivés que par l’appât du gain et que 90 % estiment l’investissement en recherche et développement extrêmement important. « Le fait que les médicaments génériques classiques ne contribuent que dans une très faible mesure à la recherche et au développement est, pour de nombreux médecins, un point sensible », souligne l’entreprise pharmaceutique. « Ils savent que ce sont essentiellement les fabricants de médicaments de marque qui animent la recherche en collaboration ou non avec le secteur académique. »

Febelgen, l’organisation qui regroupe toutes les sociétés de médicaments génériques établies en Belgique, nuance les résultats de l’enquête de Pfizer et indique, elle, que neuf médecins sur dix ont une image positive des médicaments génériques.

Febelgen a mené sa propre enquête via Medistrat en septembre 2009 auprès de médecins généralistes et réagit surtout à l’affirmation selon laquelle « ce sont essentiellement les fabricants de médicaments de marque qui animent la recherche ». Elle estime que le corps médical doit être mieux informé sur le sujet. « Les sociétés de médicaments génériques font aussi de la recherche et du développement (8 des 10 principales entreprises au monde de médicaments génériques sont actives dans ces domaines), pour améliorer des médicaments existants, proposer de nouveaux médicaments et des médicaments biosimilaires », souligne Febelgen dans son communiqué.

L’organisation rappelle que chaque nouveau médicament générique fait l’objet d’un dossier et d’un enregistrement auprès des autorités belges ou européennes qui garantissent la bioéquivalence des médicaments génériques.

« C’est bien l’arrivée du premier générique qui motive les originaux à baisser leur prix », précise Febelgen. « Les prix des médicaments génériques restent en Belgique en moyenne 20 % moins élevés que les prix des médicaments originaux bon marché (post-brevets qui ont baissé de prix) ».

Febelgen réalise tout de même qu’il est nécessaire de poursuivre la sensibilisation auprès des médecins et de les encourager à prescrire des médicaments génériques.

LeVif.be avec Belga

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