© Thinkstock

Cancer col de l’utérus : remboursement intégral des frottis mais tous les 3 ans

Le conseil des ministres a décidé vendredi de rembourser intégralement les frottis effectués dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus mais ce remboursement aura lieu tous les trois ans, et non plus tous les deux ans comme actuellement. « Le dépistage par frottis classique permet d’éviter environ 1.400 cancers du col de l’utérus en Belgique », a rappelé la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx (PS), dans un communiqué.

Actuellement, seulement 59 % des femmes de 25 à 64 ans se présentent régulièrement chez leur gynécologue ou médecin traitant pour un frottis de dépistage du cancer du col. Mais souvent à une cadence exagérée, a-t-elle expliqué: le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), appuyé par des recommandations internationales, considère qu’un seul frottis tous les trois ans suffit. Plusieurs études épidémiologiques ont également démontré l’inefficacité et le coût pour la société d’un dépistage plus fréquent. Mme Onkelinx a donc souhaité revoir le régime mis en place en favorisant, dit-elle, l’accessibilité du dépistage.

Dès le 1er janvier, les frais de dépistage seront donc intégralement remboursés. Actuellement, les frais à charge de la patiente s’élèvent à 13,01 euros. En revanche, le frottis ne sera plus remboursable que tous les trois ans.

En l’absence de données permettant un diagnostic sans équivoque, le remboursement d’un deuxième examen qui s’avérerait nécessaire sera évidemment pris en charge par l’assurance maladie, a précisé la ministre.

Les gynécologues satisfaits Les gynécologues sont satisfaits. « Il faudrait investir l’argent épargné dans le dépistage », plaide le gynécologue Philippe Simon. Il s’agit d’une décision « logique » qui témoigne d’une bonne connaissance de la maladie, se réjouissent les gynécologues. « Comme la majorité de mes collègues, je suis satisfait car cette mesure rejoint les recommandations européennes », commente Philippe Simon, chef de clinique en gynécologie à l’hôpital Erasme et membre du Groupement des Gynécologues Obstétriciens de Langue Française de Belgique (GGOLFB).

Mais le gynécologue souhaite cependant une modification du mode de calcul du délai entre deux dépistages. « Nous comptons actuellement en années civiles. Jusqu’ici, si le premier dépistage par frottis se faisait le 1er janvier 2010, la patiente pouvait attendre jusqu’au 31 décembre 2012 pour le suivant. Il serait plus opportun de calculer en années réelles, pour ne pas dépasser le nouveau délai de trois ans. »

Selon des statistiques de l’INAMI, un tiers de frottis de dépistage en moins a été pris en charge par la sécurité sociale depuis la limitation du remboursement. Ces économies devraient servir à financer et à organiser le dépistage, selon Philippe Simon. « Il faudrait créer un registre des frottis, pour pouvoir convoquer les patientes. L’association vaccination-dépistage permettra de diminuer significativement les risques de cancer du col de l’utérus. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire