La marque Red promet un affichage par hologrammes, mais reste mystérieuse sur la technologie à appliquer. © DR

Bientôt le smartphone sans écran ?

Le Vif

Très présents dans les récits de science-fiction, les hologrammes en 3D sont désormais techniquement réalisables et pourraient même prochainement s’inviter dans nos smartphones et tablettes.

La société américaine Red, constructeur de caméras haut de gamme, promet en tout cas la commercialisation du tout premier smartphone holographique, appelé Hydrogen One, pour cette année. Pur produit de la science-fiction, propulsé par la saga Star Wars et la princesse Leia, l’hologramme est attendu de pied ferme par les geeks de tous bords. Voilà trois ans, une équipe de chercheurs japonais réussit l’impossible : en utilisant un système de projection laser, ils parviennent à créer l’hologramme tactile d’une petite fée en 3D que l’on peut toucher sans risquer de se brûler. Depuis, la recherche mondiale galope, analysant et trouvant d’autres façons de faire.

C’est ainsi que l’entreprise anglaise Ultrahaptics s’est donné comme objectif de faire ressentir des sensations tactiles au contact d’objets invisibles. Son projet Utouch est soutenu par la Commission européenne à hauteur de 1,49 million d’euros. Ses premiers hologrammes tactiles voient le jour en combinant des détecteurs de mouvements permettant de situer la main de l’utilisateur et l’endroit où doit apparaître l’hologramme – et des ultrasons – procurant la sensation de toucher à l’utilisateur. Cette technologie peut, par exemple, générer des boutons de commande invisibles qui réagissent au toucher. Le but ? Par exemple, monter le volume de la musique, sans bouger de son fauteuil, en tournant simplement un bouton virtuel. Les applications semblent s’étendre à l’infini. Un distributeur de banque holographique a ainsi été créé lors de tests.

C’est dans cette mouvance que le premier smartphone holographique aurait été conçu. La marque Red promet un affichage révolutionnaire, sans écran, projetant des hologrammes, mais laisse planer le mystère quant à la technologie employée. Ce qui pousse certains spécialistes à émettre des doutes.

C’est le cas du site Les Numériques.  » Tout porte à croire que la technologie Diffractive Lightfield Backlighting, embarquée dans le smartphone Hydrogen One, n’est qu’un proche dérivé de technologies existantes d’écrans autostéréoscopiques, comme celles qu’on trouve sur la Nintendo 3DS « , écrit-il. De tels écrans exploitent des nanolentilles, grâce auxquelles chaque oeil voit une image distincte. Et ce sans avoir recours à des lunettes 3D.  » On se demande malgré tout comment Red pourrait réussir là où les géants du téléviseur ont échoué en matière de technologie 3D sans lunettes.  »

Le dénouement de cette intrigue est prévu pour bientôt. En janvier dernier, Jim Jannard, milliardaire et patron de Red, annonçait que le smartphone holographique Hydrogen One serait probablement commercialisé (comptez 975 euros en version aluminium et 1 300 euros en version titane) par certains opérateurs américains cet été, après une journée de démonstrations durant le printemps. Affaire à suivre, donc.

Par Laetitia Theunis.

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