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Aux États-Unis, le nombre de tests sur les singes explose

Stagiaire Le Vif

Les laboratoires américains recourent de plus en plus aux tests sur les petits primates, notamment dans la recherche sur le VIH, Alzheimer et les toxicomanies.

En 2017, 76 000 primates ont été utilisés dans les centres de recherche américains, selon un article de Sciencemag, soit une hausse de 22 % par rapport à 2015. Il s’agit du seul groupe animal (parmi les chiens, chats, cobayes et lapins) qui connait aujourd’hui un taux d’utilisation plus fort qu’il y a dix ans. L’explication avancée par les scientifiques interrogés serait que les singes « fournissent de meilleures données », étant plus proches de l’homme. Mais l’article pointe surtout une augmentation des fonds alloués par les NIH (National Institutes of Health) à la recherche sur les primates aux États-Unis. En 2017, 249 subventions (contre 171 en 2013) ont été accordées à des études sur le VIH, le cerveau, la maladie d’Alzheimer et les toxicomanies, qui seraient à l’origine de la demande croissante de macaques rhésus notamment.

Les singes sont le seul groupe d'animaux de laboratoire à connaître un taux d'utilisation supérieur à celui de 2008.
Les singes sont le seul groupe d’animaux de laboratoire à connaître un taux d’utilisation supérieur à celui de 2008.© Sciencemag (capture d’écran)

Pourtant, l’utilisation des singes dans les tests biomédicaux est de plus en plus critiquée. Pour Thomas Hartung, directeur du Centre de recherche sur l’expérimentation animale de l’université de Baltimore, ils seraient « génétiquement plus variables que les rongeurs », donc moins fiables. De plus, ces expériences portant sur un panel d’individus réduit « pourraient produire des données faussées sur la manière dont les médicaments agiront chez l’homme ». L’encadrement des expériences sur les primates a déjà été renforcé dans le pays. En 2015, les tests sur les chimpanzés ont même été déclarés « définitivement inutiles » par les NIH, qui avaient alors promis « d’éliminer progressivement les expériences controversées sur les singes ».

Les macaques rhésus sont les primates les plus utilisés en laboratoire.
Les macaques rhésus sont les primates les plus utilisés en laboratoire.© Getty Images/iStockphoto

En Wallonie, les tests sur les grands singes sont interdits, l’idée de leur appliquer un statut de « personne non-humaine » faisant son chemin. Les expériences sur les petits primates sont quant à elles rares : aucune n’a été relevée depuis 2014. Malgré cela, sur les 197 779 animaux utilisés en laboratoire en 2016, près de 9 % ont subi un test qualifié de « sévère ».

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