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Appel au recensement des animaux percutés sur nos routes

A l’heure où le trafic routier s’intensifie, la menace plane sur la faune sauvage. Pour en savoir plus, la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux vient de lancer une campagne d’inventorisation des espèces tuées. L’ensemble des citoyens est invité à y participer.

Marre des animaux retrouvés morts sur les bords de routes. La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO) a décidé d’agir. Elle organise un recensement des bêtes accidentées. L’objectif ? Identifier les lieux de collisions et les espèces les plus menacées. Cette campagne a débuté le 1er avril 2010 et se termine le 31 mars 2011. A l’issue de cette opération, la Ligue espère trouver des solutions efficaces pour ces animaux.

A l’instar d’un acte citoyen, le LRBPO invite l’ensemble de la population belge à signaler toute collision entre un animal sauvage et un véhicule. Pour cela, un formulaire est disponible sur le site www.protectiondesoiseaux.be. « Depuis le 1er avril, nous avons déjà une soixante de données », se réjouit Hélène Hürner, coordinatrice de la campagne à la LRBPO.

Il y a 16 ans, une étude similaire menée par l’association avait permis de dénombrer les cadavres de 4 866 oiseaux (52%), 3 539 mammifères (46%) et 141 amphibiens (2%). « Ainsi, chaque année en Flandres, plus de 40 % de la population de blaireaux sont tués sur les routes. Ce chiffre ne présage rien de bon pour la survie à long terme des blaireaux dans la région », regrette la coordinatrice de la campagne.
Aujourd’hui, 14% de véhicules supplémentaires s’affairent sur les routes belges et le réseau routier continue à s’étendre. Plus 9.000 km depuis 1996 ! De quoi perturber la biodiversité…

Généralement, les bords des routes accueillent une riche végétation. Attirant de nombreux insectes, cette flore suscite la venue d’oiseaux ou de petits rongeurs. A leur tour, ces petits mammifères aguichent des prédateurs tels que des rapaces, renards et mustélidés. Tous sont exposés au risque de se faire happer par une voiture.

« Des moyens de protection au cas par cas »

« Des solutions existent déjà mais s’avèrent parfois inefficaces » explique Hélène Hürner en se référant aux panneaux de signalisation ou aux répulsifs.

Selon les experts, une multitude de mesures peuvent être élaborées. « Mais il faut agir au cas par cas. Bien souvent, nous créons des ponts pour permettre à la faune de circuler en sécurité. De même, nous avons parfois recours aux clôtures en bordure de route mais cette solution peut réduire la mobilité des animaux. Ce phénomène favorise alors la consanguinité voire la dégénérescence génétique de certaines espèces », déclare Hélène Hürner.

La protection de la faune aux abords des infrastructures de transports ressemble à un vrai casse-tête. La prudence est donc de mise.

Sarah Bourhis, avec Belga

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