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Votre enfant n’a pas envie d’étudier? Voici comment le motiver

Que faire si votre enfant ne prend pas ses activités scolaires au sérieux et qu’il se décourage ? Comment le motiver à donner le meilleur de lui-même ?

Être motivé pour quelque chose, c’est avoir envie de commencer, de s’investir et de persévérer, malgré les obstacles. Que l’on ait envie de quelque chose ou que l’on trouve quelque chose important aide à s’investir pleinement. C’est pareil pour les enfants et les adultes.

« Cependant, les adultes commettent souvent l’erreur de dire aux enfants et aux jeunes qu’ils ne sont pas motivés quand ils ne s’investissent pas pleinement pour ce qu’ils veulent ou trouvent important », raconte la pédopsychiatre Lieve Swinnen. « Alors que les enfants et les jeunes ont d’autres priorités à propos desquelles nous les adultes nous ne devons pas nous montrer négatifs. Ne condamnez donc pas leurs priorités, mais faites-leur comprendre clairement qu’il y a des choses tout simplement obligatoires – sans trop se justifier ou brandir le spectre de l’avenir. Car alors le message risque fort de se perdre. Les enfants et les jeunes vivent très fort dans l’ici et le maintenant. »

« Les devoirs par exemple sont obligatoires », illustre Swinnen. « Mais pas : ‘Parce que sinon tu gâches ton avenir.’ Mais : ‘Parce que les devoirs font partie de l’école.’ Et votre enfant n’a pas envie de faire ses devoirs directement après l’école ? D’accord, tant qu’il les fait. Ou votre enfant souhaite-t-il passer son temps libre devant son ordinateur ? Cela ne va pas, il faut aussi faire du sport, mais laissez l’enfant choisir lequel. Et pour ce qui est des tâches ménagères : ne les attribuez pas sans concertation, mais interrogez-le sur ses préférences. »

Un choix autonome

Le tout est de laisser l’enfant concrétiser lui-même les choses obligatoires. Cela les aide, et d’ailleurs aussi les adultes, à trouver la motivation nécessaire. Mais pour être capable de concrétiser quelque chose, il faut aussi être capable de faire des choix autonomes. « Et ce n’est possible qu’à condition de l’avoir appris, de préférence dès le plus jeune âge. On n’aide donc pas un enfant qui grandit en lui ôtant toutes ses responsabilités ou en souhaitant résoudre tous les problèmes pour lui. Encouragez l’enfant à réfléchir par lui-même et soyez ouvert à ses initiatives et à ses idées. »

Les enfants qui ne semblent pas faire de choix clairs ou qui ne s’investissent pas complètement sont rapidement traités de « paresseux ». « Mais personne ne naît paresseux », souligne Swinnen. « Tout comme l’intelligence, la motivation n’est génétique qu’à moins de 50%. Le reste est déterminé par des expériences uniques et individuelles. Stimulez donc votre enfant à acquérir beaucoup d’expériences qui puissent l’aider à découvrir et à déployer ses talents, rêves et désirs. Prêtez également une oreille attentive aux obstacles. Si votre enfant se fait harceler par exemple. Ou ne se sent pas suffisamment valorisé en classe ou à la maison. Ou souffre d’un trouble d’apprentissage ou du comportement, ou de problèmes psychiques. Essayez donc d’avoir une vue sur tous les problèmes de votre enfant et de les résoudre. »

Pour pouvoir parler librement avec vous, il doit d’abord se sentir proche de vous. « Investissez donc dans une bonne relation avec votre enfant et dans un climat familial chaleureux, afin qu’il se sente en sécurité et apprécié pour ce qu’il est », conseille Swinnen. « On crée la solidarité en partageant les expériences. En parlant et en s’ouvrant aux sentiments de son enfant. Mais aussi simplement en pratiquant des activités quotidiennes telles que manger ensemble et regarder la télévision sans se laisser distraire par son GSM et son iPad. »

Attentes irréalistes

« Les revers, tels qu’un divorce ou un décès, peuvent évidemment vous déconcerter », note Swinnen. « Mais essayez tout de même de trouver le courage pour continuer à vivre beaucoup d’expériences positives avec votre enfant. Cela alimente votre lien et votre résilience. Et les adolescents, ma foi, ils cherchent beaucoup moins ce lien. C’est même plus fort, ils souhaitent garder une certaine distance, mais cela peut rester tout à fait sain si le lien était fort. »

Si les bons résultats à l’école ou dans le sport se font attendre et que la motivation baisse, les parents tentant d’encourager en disant « vouloir, c’est pouvoir », « il suffit de le vouloir », etc. « Alors que c’est peut-être une question ne de pas en être capable, plutôt que de ne pas vouloir », fait remarquer Swinnen. « Écoutez donc surtout bien votre enfant, ses expériences. Et écoutez aussi les enseignants, les entraîneurs, et ses autres personnes de confiance, ce qu’ils pensent des compétences de votre enfant. En vous accrochant obstinément à vos propres attentes irréalistes, vous n’aiderez pas votre enfant à progresser, au contraire. »

C’est évidemment très différent si votre enfant possède les compétences nécessaires, mais n’y croit pas (ou plus), et qu’il n’est plus motivé. Les enfants qui manquent de confiance en eux voient surtout leurs échecs et qualifient leurs succès de hasard. « Laissez votre enfant analyser et exprimer ce qui a précisément entraîné ces bons résultats », conseille Swinnen. « Ainsi, il découvrira qu’il y est pour quelque chose. Soulignez aussi que l’échec fait partie de tout processus d’apprentissage. Ne l’applaudissez donc pas uniquement exclusivement pour ses succès. Osez aussi lui indiquer ce qui ne va pas bien, et offrez-lui l’opportunité d’échouer. Ainsi, il apprend aussi à gérer les critiques et vous stimulez sa capacité à résoudre les problèmes. »

« Bien entendu, il est facile de prodiguer des avis et des conseils », conclut Swinnen. « J’admire les nombreux parents qui arrivent effectivement à ne pas regarder trop en avant et à attendre patiemment, jusqu’à ce que l’avenir s’ouvre. Essayez en tout cas de ne jamais renoncer à votre enfant en tant que personne, et de continuer à voir ses points et forts et le positif. Les enfants « à problèmes » ont particulièrement besoin de parents qui ne renoncent pas tout en acceptant ce qui ne va pas et ce qui n’ira jamais. Ces parents se retrouvent souvent dans ce bel adage stoïcien : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »

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