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Vos cheveux peuvent révéler quelques vilains secrets

Muriel Lefevre

Vos cheveux ne mentent jamais. De quoi séduire les policiers, mais aussi les médecins. Et provoquer un regain d’intérêt pour la technique.

L’analyse d’un seul de vos cheveux pourrait se révéler particulièrement intéressante pour de nombreux domaines. Si la technique existe depuis quarante ans, elle s’est largement perfectionnée ces dernières années. Par exemple, il est aujourd’hui possible de déterminer si vous avez pris de la cocaïne, du cannabis, l’ecstasy ou encore de l’alcool. Et ce, en fonction de la longueur du cheveu, jusqu’à une durée de douze mois. Dans le sang ou l’urine, ces traces disparaissent déjà après un jour pour le premier et trois jours pour le second. Une durée de vie particulièrement utile dans les affaires d’abus sexuel où interviennent souvent des drogues. Ou encore dans les affaires de familles où l’on veut prouver un usage régulier de stupéfiants. La technique est également porteuse pour les hôpitaux qui cherchent à vérifier si un patient est adapté à une greffe de foie. Histoire de voir si le futur greffé ne boit pas en douce.

Les dernières nouveautés de la police scientifique

800 experts venus du monde entier sont réunis en ce moment à Lyon pour un congrès d’un genre nouveau. « Explorant ce qu’ils nomment « l’Odyssée criminalistique » », comme le précise le Figaro, « ces chercheurs et praticiens ont notamment passé au crible l’inexorable montée en puissance de la police technique et scientifique. Au départ, on ne se basait que sur des traces biologiques dites « riches » tel que le sang, sperme ou salive. Aujourd’hui de simples traces de contact suffisent parfois. Par exemple certains experts continuent de développer l’odorologie qui permet de recueillir une fragrance suspecte en tamponnant un fauteuil puis en la renfermant dans un bocal afin de la comparer de manière quasi irréfutable grâce à la truffe d’un chien. » « D’autres font évoluer le portrait-robot « génétique » qui permet, à partir d’une simple trace biologique, de révéler les caractères morphologiques d’un suspect », stipule encore le Figaro. « Par exemple la couleur des yeux, des cheveux et de la peau d’un individu ainsi que son origine géographique, sa prédisposition à la calvitie ou la présence de taches de rousseur. On espère que bientôt on pourra aussi déterminer l’âge, la taille ou encore la corpulence. »

« Le principe de base est assez simple », déclare Baumgartner dans De Standaard. « Vos cheveux poussent d’un centimètre par mois. Ce qui permet même de voir à quel mois vous avez pris quelle substance. Il existe cependant également de nombreux éléments qui parasitent l’analyse des cheveux et la rendent très longue et donc coûteuse. Parmi ces éléments perturbateurs, on retrouve le henné, certaines teintures ou lotions capillaires. Autant d’éléments qui font qu’il est aujourd’hui impossible, pour l’instant, d’appliquer la méthode en masse. Sans oublier le fait que tout le monde n’a pas forcément des cheveux.

Quelques chiffres

  • On estime qu’un être humain a en moyenne entre 100.000 et 200.000 cheveux. Le nombre de ces derniers varie cependant en fonction de leur couleur. Par exemple une chevelure brune compte environ de 100.000 à 110.000 cheveux en moyenne contre 140.000 à 150.000 cheveux pour une personne aux cheveux plus clairs. Les roux en ont encore moins avec, toujours en moyenne, de 75.000 à 90.000 cheveux.
  • Les cheveux ont une durée de vie de trois ans chez les hommes et de 4 à 7 ans chez les femmes. Chaque personne perd en moyenne entre 45 et 60 cheveux par jour. Il pousse chez un adulte une douzaine de kilomètres de cheveux par an.
  • La plus longue chevelure du monde fait 4 mètres de long. Mais ce n’est pas la plus longue de l’histoire. Dans les années 1940, on a enregistré une toison qui faisait 7,93 mètres de long. Elle appartenait à Swami Pandarasandhi, un Indien.

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