L'huile d'olive, réputée bonne pour la santé, aurait aussi des vertus anticancéreuses © iStockPhoto

Un composé de l’huile d’olive tue les cellules cancéreuses

Stagiaire Le Vif

L’oléocanthal, un antioxydant présent dans l’huile d’olive, tue les cellules cancéreuses en moins d’une heure. Des chercheurs ont mené des travaux pour comprendre le mécanisme lié à ce phénomène. Explications.

L’huile d’olive est réputée pour être bonne pour la santé, elle est d’ailleurs à la base de nombreux régimes et contribue à une alimentation plus saine. Elle aurait également des vertus anticancéreuses, rapporte Sciences & Avenir.

Il faut pour cela que l’huile soit de très bonne qualité. Si tel est le cas, elle est composée de plusieurs composants, donc ce fameux polyphénol appelé oléocanthal (OC). C’est un antioxydant qui est présent dans les huiles d’olive extra-vierges. Cependant il ne sera bien conservé que si l’huile a été obtenue par extraction à froid, en dessous de 27°C, précise Sciences et Avenir.

On a remarqué qu’il inhibait la prolifération de cellules cancéreuses chez la souris, mais on ne savait pas comment ni pourquoi. C’est ce mystère que des chercheurs de l’Université américaine Rutgers et du Hunter College de la City University of New-York ont tenté de percer. Leurs découvertes ont été publiées dans la revue Molecular & Cellular Oncology.

L’oléocanthal affaiblit les cellules cancéreuses

L’étude portait sur les effets de l’OC sur les cellules cancéreuses et non cancéreuses in vitro. Ils ont pu observer que les cellules cancéreuses mourraient, ce qu’ils pouvaient déjà présager, mais beaucoup plus vite que prévu. Normalement, une cellule mourante entre en « l’apoptose », qui s’apparente à un suicide, en 16 à 24 heures, explique Sciences et Avenir. Avec l’OC, certaines mourraient après seulement 30 minutes. Pour expliquer ce phénomène, les chercheurs ont leur hypothèse : l’OC pénètre dans les cellules cancéreuses et détruit les lysosomes, des petits sacs internes qui accumulent les déchets, qui sont plus gros et plus fragiles dans les cellules cancéreuses. Cela affaiblit les fonctions cellulaires et entraine la mort de la cellule. « Cibler la stabilité de la membrane lysosomale représente une nouvelle approche pour induire la mort des cellules cancéreuses », concluent les auteurs.

Pas un « remède anticancer » pour autant

L’huile d’olive n’est pourtant pas LE remède anticancer. En effet, les études n’ont eu lieu que sur des cultures de cellules et les conditions sont très différentes d’un organisme multicellulaire, conclut Sciences et Avenir. De plus, comme le confirment les auteurs du travail, pour avoir le même effet anticancéreux que sur la souris, il faudrait qu’une personne de 90 kilos boivent 2.25 litres d’huile d’olive. Paul Breslin, un des chercheurs, a tout de même de l’espoir : « La dose utilisée dans les essais chez la souris est très élevée, mais il est raisonnable de penser qu’une exposition continue quotidienne (à l’OC) au cours de la vie pourrait avoir un gros effet aux niveaux observés. Nous avons besoin de plus d’études animales et puis d’essais humains« .

(O.L.)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire