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Taxer la viande: une solution planétaire envisageable?

Stagiaire Le Vif

Aujourd’hui, la consommation de viande a été multipliée par deux par rapport à la génération précédente. Au total, ce ne sont pas moins de 65 milliards d’animaux abattus qui finissent dans nos assiettes, chaque année. Pour faire face à plusieurs problèmes qui en découlent, notamment écologiques, la mise en place d’une taxe sur la viande est de plus en plus discutée.

Dans les pays occidentaux, les citoyens consomment environ deux fois plus de viande que ce qui est conseillé pour avoir une alimentation saine. D’après différents rapports, la consommation de viande va même augmenter de 75% d’ici 2050.

D’après l’école de santé publique d’Harvard, la limite quotidienne de consommation de viande ne devrait pas dépasser les 90g, alors qu’il est démontré qu’un humain en consomme en moyenne le double.

L’excès de viande : nocif pour la santé

La surconsommation de viande contribue à l’accentuation de diverses maladies, comme l’obésité, le diabète ou encore le cancer. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a d’ailleurs classé la viande rouge parmi les cancérigènes probables chez l’humain. Les viandes transformées (charcuteries, nuggets, corned-beef, « cordon bleus », etc.), elles, figurent parmi les cancérigènes certains chez l’humain.

En consommant quotidiennement une importante quantité de viande, l’homme prend évidemment du poids, mais il a aussi plus de chances de développer des maladies cardiovasculaires.

Enfin, l’élevage industriel est aussi la cause de propagation de maladies comme la grippe aviaire.

Industrie de la viande, une nuisance pour l’environnement

L’industrie de la viande a un impact certain sur l’environnement. Selon l’ONU, elle serait responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, dont 9,7% proviennent seulement des bovins. Le bétail est également responsable de 50% des émissions de protoxyde d’azote et de méthane.

L’industrie de la viande est aussi coupable de 70% de la déforestation de la planète. 70% des terres agricoles sont destinées à alimenter les animaux, alors qu’une partie de celles-ci pourrait être utilisée pour nourrir les populations les plus pauvres.

De plus, pour produire 1kg de boeuf, il faut 15.000 litres d’eau.

L’élevage intensif d’animaux joue son rôle dans la pollution de l’environnement et des eaux, notamment par l’utilisation d’engrais et de pesticides.

Enfin, les animaux destinés à être mangés sont exposés à des conditions de vie exécrables, et une durée de vie réduite. En France, par exemple, 83% des poulets sont élevés sans jamais voir la lumière du jour. L’injection d’antibiotiques et d’hormones de croissance est une technique utilisée par les industries, et qui va à l’encontre du bien-être animal. Cette dernière a aussi des répercussions sur la santé des humains qui ingèrent ces viandes, composées de plusieurs produits chimiques.

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Bientôt une taxe sur la viande ?

D’après le réseau d’investisseurs FAIRR (Far Animal Investment Risk and Return), la taxation de la viande se concrétise de plus en plus. La directrice de l’organisation, Maria Lettini, explique au Guardian: « Au fur et à mesure de la mise en oeuvre de l’accord de Paris sur le climat, il est fort probable que le pouvoir politique prendra des mesures pour réduire l’impact environnemental du secteur mondial de l’élevage. Sur la trajectoire actuelle, nous pourrions bien voir apparaître une forme de taxe sur la viande d’ici cinq à dix ans. »

Le Guardian révèle dans un article que les investissements dans le secteur de la production de viande représentent environ 4.000 milliards de dollars. Plusieurs pays, dont l’Allemagne, la Suède et le Danemark, ont déjà évoqué l’idée de taxer la viande. Le Danemark a d’ailleurs émis la possibilité de créer une taxe de 2,70$ par kg de viande, sans pour autant, encore, l’officialiser.

En 2016, le gouvernement chinois a réduit la consommation maximale de viande recommandée de 45%.

Il existe cependant déjà des taxes sur le tabac, l’alcool, le carbone ou encore le sucre.

Une hausse de prix bénéfique malgré tout

En 2016, une première analyse mondiale a démontré que les taxes sur la viande ou encore le lait entraîneraient des réductions massives et vitales d’émissions de carbone, et sauveraient un demi-million de vies par an via des régimes alimentaires plus sains.

« En décourageant la consommation de viande, cette taxe pourrait aider à prévenir les changements climatiques futurs et les catastrophes naturelles qui y seraient liées. Les revenus de la taxe pourraient être utilisés pour financer des programmes éducatifs sur les nombreux avantages de la réduction de la consommation de viande. » déclare l’association PETA, qui prône pour une éthique dans le traitement des animaux.

Le résultat attendu grâce à la mise en place de cette taxe n’est pas l’arrêt total de consommation de viande, mais bien une certaine conscientisation de la part des consommateurs, au sujet du coût environnemental associé à la production de certains produits. Taxer la viande devrait également inciter les citoyens à s’informer quant à la provenance de celle-ci, et pourraient ainsi influencer les consommateurs à choisir des viandes produites localement, et venant d’animaux élevés de manière éthique.

Marine Payez

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