Sur un bateau de croisière, l’air est plus pollué qu’à New Delhi ou à Shanghai

Vous pensiez partir respirer l’air frais et pur du grand large en embarquant sur un paquebot de croisière cet été ? Vous allez être déçus. Une enquête diffusée sur la chaîne britannique Channel 4 révèle qu’un bateau de croisière peut émettre en une journée autant de particules très fines qu’un million de voitures.

Mauvaise nouvelle pour les amateurs de croisières. Selon un reportage diffusé par la chaîne britannique Channel 4, les passagers des bateaux de croisière inhalent d’importantes quantités de particules très fines lors de leur périple en mer. Le niveau de pollution enregistré sur le pont de certains bateaux est même parfois pire que dans les villes les plus polluées du monde, estiment les auteurs de cette enquête, qui se sont focalisés sur les navires du plus grand opérateur de croisières en Grande-Bretagne, P&O Cruises. Les Britanniques sont de grands amateurs de ce genre de voyage en mer. Ils sont près de deux millions à partir en croisière chaque année.

Après avoir fait son investigation, Channel 4 assure qu’un bateau peut à lui seul émettre en une journée autant de particules très fines qu’un million de voitures réunies. Grâce à un outil de mesure testé sur un navire pouvant accueillir plus de 2.000 passagers, il a été calculé que le volume de particules très fines sur le pont extérieur du bateau s’élevait à 84.000 par cm3. À proximité des cheminées, ce taux pouvait atteindre 144.000, avec un pic à 226.000. Soit le double de la moyenne enregistrée dans le quartier de Piccadilly Circus à Londres.

Problèmes respiratoires

« On pourrait relever de tels volumes dans les villes les plus polluées du monde comme Shanghai ou New Delhi« , estime le docteur Matthew Loxham, cité dans le reportage, qui évoque les problèmes pour la santé provoqués par une exposition à ces particules. « Une exposition de courte durée peut causer des problèmes respiratoires, notamment chez les personnes asthmatiques ou celles souffrant de maladies cardiovasculaires », affirme-t-il. Les membres de l’équipage, exposés plus longuement à ces particules, pourraient quant à eux présenter des symptômes que « nous commençons juste à comprendre », indique le docteur Loxham.

En 2014, 6,4 millions de passagers européens ont passé leurs vacances sur un bateau de croisière. Les Belges sont eux aussi fans de ce type d’expédition maritime. L’an dernier, 73.000 d’entre eux ont embarqué quelques jours sur un bateau de croisière, soit 4.000 de plus qu’en 2013, selon les chiffres de l’organisation du secteur Cruise Lines International Association (CLIA). Plus de la moitié des vacanciers (37.000) ont opté pour un séjour en Méditerranée ou en mer Noire. En 2013, 41.000 personnes avaient visité ces régions. Les croisières en Europe du nord sont de plus en plus populaires. Sur l’année 2016, 17.000 Belges soit une part de marché de 23% ont ainsi choisi les terres nordiques. Au niveau européen, 1,8 million d’Allemands ont passé leurs vacances sur l’eau. Le marché italien occupe la 3e position avec 842.000 vacanciers.