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Soixante-cinq spécialistes contre l’euthanasie pour souffrances psychiques

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

L’euthanasie pour des raisons de souffrances psychiques ne devrait plus être une option dans notre pays. C’est l’avis d’un groupe de spécialistes qui, dans une lettre ouverte, demande au gouvernement d’ajuster la législation.

En Belgique, environ 2000 personnes sont euthanasiées chaque année. 2% à 3% d’entre elles le sont pour des raisons de souffrances psychiques insupportables.

Récemment une telle euthanasie a posé de nombreuses questions. Il s’agissait de l’euthanasie d’une dame âgée qui souffrait de dépression. Le médecin généraliste n’aurait pas suivi la loi et le cas a été soumis à la Justice.

Ariane Bazan (psychologue clinique à l’ULB), Gertrudis Van de Vijver (philosophe à l’Université de Gand) et Willem Lemmens (spécialiste de l’éthique à l’Université d’Anvers) écrivent une lettre ouverte dans le Morgen au nom de 65 professeurs, psychiatres et psychologues. Ils tirent la sonnette d’alarme à ce sujet, dénonçant « la banalisation croissante de l’euthanasie pour seul motif de souffrance mentale« . Ils demandent notamment la suppression de l’euthanasie dans ce cas.

Les signataires ne sont pas opposés à l’euthanasie en tant que telle. Ils postulent que l’incurabilité chez ces personnes ne peut pas être déterminée de manière objective. Pour eux, il faut faire la différence entre quelqu’un qui souffre d’une maladie physique, du corps et une maladie psychique, de l’esprit.

Pour Ariane Bazan, chargée de cours à l’Université Libre de Bruxelles à la Faculté de Psychologie, c’est tout le travail du psychiatre qui est remis en question avec l’euthanasie pour souffrances psychiques incurables. Elle pose la question de l’engagement vis-à-vis de patients qui savent qu’il existe une alternative, celle de l’euthanasie. Elle se prononce « pour un changement de la loi, pour que la loi rende impossible cette lecture qui fait que l’euthanasie est appliquée en ce moment dans certains cas pour seules maladies psychiques« 

Les spécialistes appuient notamment leur demande sur l’histoire d’Emily. Elle a été suivie par un journaliste indépendant pendant « les dernières semaines de sa vie ». La jeune femme a finalement pris une autre décision. « Je ne peux pas le faire« , exprime-t-elle face caméra, « les deux dernières semaines ont été assez supportables. Il n’y a pas eu de crises« .

Le reportage a été posté début novembre sur The Economist.

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