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Rêvasser n’est pas une perte de temps

Vous êtes en train de lire et tout à coup vous réalisez que vos yeux glissent sur les pages sans rien enregistrer. Vos pensées étaient ailleurs : à la fête d’hier soir, à une remarque peu amène d’une amie ou à vos projets pour la semaine prochaine. Il est primordial de rêvasser.

Jusque dans les années 1960, les psychologues étaient d’avis que rêvasser pouvait provoquer des troubles psychiatriques tels que la schizophrénie. Depuis cette époque, les scientifiques ont pris cet aspect de notre monde mental au sérieux. Selon la définition appliquée, nous passons 30 à 50% de notre temps à la rêverie. Cela veut dire que notre attention s’échappe de nos activités quotidiennes entre 1500 et 2000 fois par jour. Il est donc improbable qu’une activité mentale absorbant une telle quantité d’énergie mentale ne présente pas d’avantages évolutionnaires.

S’abandonner à la rêverie ressemble au visionnage d’un film dans la tête. Nous revivons les événements passés, fantasmons sur l’avenir et imaginons des stratégies pour affronter des défis. Nous interprétons des interactions sociales, discutons avec nous-mêmes, nous adonnons à l’autocritique ou nous complimentons nous-mêmes. Ces rêveries sont remarquablement riches et personnelles. Elles reflètent nos principales préoccupations, nos objectifs et désirs, nos inquiétudes et nos angoisses, nos connaissances et nos convictions.

Les rêveries demandent de l’énergie

Notre cerveau ne se repose jamais. Quand on lui impose moins d’exigences externes, une série de zones responsable des souvenirs personnels et de notre capacité d’imagination de nos sentiments et pensées ainsi que ceux des autres entrent en action.
Si nous vivions uniquement ici et maintenant, sans souvenirs ou vision de l’avenir, il ne serait pas question de moi. Rêvasser joue un rôle fondamental dans la cohérence de nos expériences du présent, du passé et de l’avenir.

La rêverie présente encore d’autres avantages. C’est une façon d’intégrer le monde extérieur à notre monde intérieur. Elle nous offre l’opportunité de préparer nos défis, tels qu’un entretien d’embauche ou un rendez-vous. En étudiant plusieurs scénarios et leurs conséquences possibles, on prendra de meilleures décisions et on sera moins pris au dépourvu. En outre, rêvasser nous permet de tirer les leçons de nos échecs et nos réussites : on saura quelles stratégies il vaut mieux éviter ou au contraire, élaborer.

Pourtant, il y a un revers à la médaille. Pour certaines personnes, rêvasser peut devenir une obsession. Elles perçoivent leur monde virtuel intérieur comme beaucoup plus intense que ce qu’il se passe à l’extérieur et ont du mal à s’extraire de leurs fantaisies.

Souvent, elles souffrent de problèmes liés à l’école ou au travail et s’isolent socialement. Mais tant que les rêveries sont positives et que vous éprouvez un sentiment de contrôle, il y a peu de raisons de s’inquiéter.

Griet Vandermassen

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