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Régime: notre sélection d’applications pour vous aider à perdre du poids

Vous avez pris un peu (ou beaucoup) de poids pendant les fêtes? Des applications pour smartphones proposent de vous aider à perdre ces petits bourrelets superflus. Mais ici comme dans beaucoup de domaines, il y a à boire et à manger..

D’après les estimations, trois quarts des Belges possèderaient un smartphone qu’ils consultent très régulièrement. Voilà donc un outil idéal pour attirer notre attention sur les choses qui en demandent beaucoup, comme le contrôle de notre poids. Une préoccupation largement partagée, comme le montre le succès rencontré par les applications qui y sont dédiées, qui font partie des plus téléchargées. Il s’agit donc de choisir la bonne appli, pour en retirer un bénéfice…

Plusieurs formes d’aide, sinon rien

Chaque programme destiné à perdre du poids doit viser à un succès durable. L’appli doit contribuer à une modification du comportement sur le long terme : ce n’est que lorsque l’on adopte durablement des habitudes de vie saines que l’on augmente significativement ses chances de garder un poids correct pendant des années. Et ces habitudes seront d’autant plus saines si l’appli joue sur des composantes diverses de la vie quotidienne. Par exemple en proposant des alternatives alimentaires attirantes, en apprenant à chercher des solutions aux situations qui posent problème, en encourageant l’autocontrôle, en rappelant de manière agréable les objectifs et en donnant régulièrement un feed-back positif. Plus le soutien apporté sera important, plus l’appli sera efficace.

Les applications très simples, comme celles qui ne font qu’enregistrer chaque jour le poids, le nombre de pas parcourus ou ce qui a été avalé, ne sont que des gadgets. Elles foisonnent sur la toile, et ce n’est probablement pas une bonne idée de les essayer l’une après l’autre : on risque en effet d’être déçu à chaque fois et, au bout du compte, ne plus y croire, se démotiver et abandonner. Du reste, l’expérience acquise avec la cessation tabagique a démontré que généralement, il faut passer par plusieurs tentatives (desquelles il est possible de tirer à chaque fois des leçons) pour parvenir à l’objectif visé. Il faut savoir aussi que la cessation tabagique semble plus simple à obtenir que perdre des kilos, notamment parce que le corps met en branle des mécanismes de défense très puissants contre l’amaigrissement.

Quelle est la meilleure ?

Repérer l’appli qui garantirait pratiquement un succès à long terme est plus facile à dire qu’à faire (voir notre sélection ci-dessous). Les arguments d’ordre scientifique ne sont pas d’un grand secours, car le niveau qualitatif de ces applications a été peu étudié jusqu’ici : ce domaine est encore très récent, et il faut un certain temps pour que de telles études soient mises en route et finalisées. Les premières n’ont d’ailleurs été publiées qu’il y a trois ans. Une seule étude s’est intéressée à la qualité d’une petite cinquantaine d’applis destinées à perdre du poids (d’après les estimations, il en existerait près de 4000 sur le web). L’évaluation a été réalisée sur base de plusieurs critères relatifs au contenu : délivrance d’informations de base dans des termes compréhensibles, feed-back individualisé, encouragement à l’activité physique, propositions d’alternatives alimentaires saines, adéquation des informations dispensées sur l’appli avec les recommandations officielles pour une alimentation saine, mise en avant des méthodes les plus efficaces pour perdre du poids, etc. Des aspects techniques ont également été évalués, comme la facilité d’utilisation ainsi que les possibilités d’échange et de communication avec d’autres utilisateurs. Les résultats n’étaient pas très positifs : quatre applis seulement ont été jugées suffisamment bonnes.

Plus forts ensemble ?

Partager ses données personnelles a d’abord été perçu comme un avantage mais de plus en plus de personnes en reviennent, car elles n’y ont pas trouvé de valeur ajoutée. À moins, bien entendu, que ce partage se produise au sein d’un groupe important et bien sélectionné de participants. Il y a alors de bonnes chances pour trouver chez eux beaucoup de soutien ou une émulation qui aide chacun à progresser. Discutez-en aussi avec votre médecin, qui souhaitera peut-être intégrer vos initiatives dans votre dossier médical électronique pour vous suivre, ce qui peut également vous aider à tenir bon. Peut-être vous proposera-t-il une autre application, avec laquelle il a déjà acquis de l’expérience ou qui est soutenue par une mutuelle, un grand hôpital ou une compagnie d’assurances.

Comment choisir son appli santé ?

Une bonne appli :

– est pratique et demande peu de manipulations ;

– est complète et n’exige pas de connaissances pré-requises ;

– propose une vaste gamme de méthodes différentes ;

– incite à un changement comportemental rationnel ;

– fixe des objectifs sains et réalistes ;

– offre un suivi et un feed-back personnalisés ;

– ne joue pas sur la culpabilité ni sur la honte ;

– met vos réussites en évidence ;

– renforce la confiance en vous.

Soyez malgré tout prudents

Il vaut également mieux n’accorder aucun crédit au nombre de téléchargements, car il ne dit rien de la qualité et de la durée d’utilisation de l’application, pas plus que du taux de réussite en fin de parcours. Ce n’est qu’après des années d’utilisation qu’il sera possible d’évaluer les applis sérieuses et efficaces : personne n’a encore pu collecter à ce sujet des chiffres fiables. Pour le dire simplement, les concepteurs des applications vous promettent monts et merveilles, mais ce domaine des applis reste un  » Far West  » : chacun fait à sa manière, et il n’existe encore aucune réglementation qui punirait ceux qui franchissent les limites ou mentent sur l’efficacité.

Car certaines applis sont carrément trompeuses, notamment celles qui affirment pouvoir déterminer rapidement et facilement votre pourcentage de matière grasse, alors que ce taux est très difficile à quantifier.

Méfiez-vous également des applications qui prétendent, par reconnaissance visuelle, juger le contenu calorique de ce que vous mangez. Les méthodes de calcul sont peu claires.

Un dernier point à ne pas négliger : les sites Web les plus dangereux sont ceux qui sont consacrés à la santé. L’internaute qui recherche une information personnalisée trouve normal de répondre à des questions portant sur des données personnelles mais cela augmente le risque d’abus, par exemple de  » contamination  » de l’ordinateur par des programmes spams et autres virus, ou d’utilisation des données d’identité pour des activités criminelles. Ce risque est plus élevé sur les sites santé : sur l’ensemble des sites Web repérés comme dangereux, près de 27 % avaient la santé comme objet principal, soit pratiquement le double du pourcentage de la catégorie suivante dans la liste.

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