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Quatre étudiants sur dix ont un problème avec l’alcool

Muriel Lefevre

La consommation d’alcool des étudiants inquiète les chercheurs. Une enquête à grande échelle menée par la KU Leuven auprès des étudiants de première année montre que 37% d’entre eux boivent trop d’alcool. Il y a cinq ans, ils n’étaient que 26 %.

Ce n’est un secret pour personne que la bière coule à flots dans certains cercles estudiantins. Mais loin du folklore, c’est aussi un problème qui gagne en ampleur et peut avoir des conséquences sur le long terme. Les chercheurs de la KU Leuven ont mené une vaste enquête sur la santé mentale des étudiants de première année. Depuis l’année scolaire 2012-2013, quelque 2 700 jeunes de 18 et 19 ans ont rempli un formulaire. L’un des aspects était la consommation d’alcool et son impact. Afin de déterminer si la consommation d’alcool était problématique, les chercheurs ont tenu compte du nombre de consommations, du comportement (par exemple, si les élèves ont déjà eu une panne de réveil) et des conséquences (comme une agression physique).

« Pour ces buveurs dits problématiques, l’alcool a un impact majeur sur leur vie « , déclare, au journal de Standaard, Ronny Bruffaerts du centre psychiatrique de la KU Leuven. « Ils dorment moins bien, provoquent des nuisances sur la voie publique, viennent moins en classe, etc. Même leurs résultats scolaires en pâtissent puisque leur moyenne annuelle est inférieure, jusqu’à moins 11 %, aux autres étudiants. Si Bruffaerts n’a pas de preuve objective pour expliquer cette hausse, il pointe néanmoins une normalisation de la consommation excessive d’alcool et la tendance de binge drinking ( boire un maximum en un minimum de temps). Une bonne nouvelle tout de même : le nombre d’élèves réellement alcooliques est lui demeuré pratiquement stable au cours des dernières années et est relativement bas, de 2 à 5%, si on le compare à d’autres pays où il peut atteindre les 15 % », explique encore Bruffaerts.

La KU Leuven souhaite s’attaquer au problème en proposant une campagne d’information avec des activités ludiques, comme un petit-déjeuner gratuit pour les étudiants sobres, et un accompagnement. Une initiative bienvenue puisque les étudiants de première année (la tranche des 18-19 ans) sont particulièrement vulnérables. « Pour la première fois, ils sont loin du contrôle parental, mais ils restent des adolescents qui expérimentent et aiment la surenchère », selon Frieda Matthys, professeur de psychiatrie et de psychologie médicale à la Vrije Universiteit Brussel (VUB) interviewée par de Standaard. « Et, à cet âge, ils sont encore particulièrement imperméables à l’argument qui veut que ce soit mauvais pour leur santé. »

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