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Qu’avons-nous appris sur notre santé en 2019 ?

Jamais encore, le Belge n’avait été autant en surpoids et n’avait autant souffert au travail que l’année dernière. Heureusement, il y a aussi eu beaucoup de bonnes nouvelles concernant notre santé en 2019.

Boire moins de café, moins vapoter, moins travailler… Vous cherchez encore de l’inspiration pour vos bonnes résolutions? Peut-être que les nouvelles de2019 sur la santé ci-dessous vous inciteront à modifier vos habitudes.

1. Le travail nous épuise

L’enquête sur les pensions réalisée par le fournisseur de services RH Securex révèle que 63 % des salariés en Belgique déclarent ne pas pouvoir travailler jusqu’à l’âge légal de la retraite. Étonnamment, les plus grands obstacles au travail jusqu’à l’âge de 65 ans sont d’ordre psychologique plutôt que physique. 44% des employés soulignent, en effet, que la charge de travail mentale ne leur permet pas de travailler jusqu’à 65 ans.

Quel est le problème du travailleur belge?

« L’image idéale à laquelle nous essayons de correspondre nous détruit », déclare le professeur en psychologie Paul Verhaeghe (Université de Gand). « Tout tourne autour du travail. Nous nous échinons au travail, et nous en sommes fiers. Votre identité est votre identité professionnelle. C’est quelque chose qui date des dix à quinze dernières années. L’erreur de cette image idéologique néolibérale convaincante, c’est que tout doit toujours continuer à croître : l’économie doit croître, nous devons grandir. Il y a une sorte de folie collective pour faire plus, plus dur et mieux. Et alors on est au bout du rouleau. En ce sens, le terme « burn-out » n’est pas mal choisi. »

Le psychiatre Damiaan Denys conseille toutefois de ne pas confondre coup de déprime et burn-out. Les gens doivent accepter que parfois le travail est simplement désagréable parce que le rythme ou la pression est trop élevé « , dit Denys. « Tout le monde veut être heureux n’importe quand, n’importe où, se sentir bien et avoir sa vie complètement en ordre et sous contrôle. La peur, la solitude ou la tristesse n’en font plus partie. Mais bien sûr, ce n’est pas possible. La souffrance fait partie de la vie. »

2. Nous n’avons jamais été aussi gros

Les habitudes alimentaires des Belges posent problème. C’est confirmé par les résultats de la sixième enquête de santé menée par Sciensano auprès de plus de 10 000 Belges. Ces vingt dernières années, le Belge moyen n’a fait que grossir. Près de la moitié des Belges sont en surpoids et 15,9 % sont obèses. Même chez les enfants, il y a une augmentation de l’obésité.

« Le surpoids et une alimentation malsaine pendant des années ont des conséquences négatives et nous ne nous en rendons souvent pas compte. Notre régime alimentaire nous rend malades », écrivait récemment le docteur Staf Henderickx dans sa chronique pour Knack Weekend. « Toute la production alimentaire – de l’agriculture à la vente – est de plus en plus entre les mains des multinationales. La production alimentaire fait partie de la concurrence internationale. Dans cette bataille, les lois sont simples : celui qui livre le produit le moins cher et le mieux vendable gagne. Mais le produit alimentaire le plus vendable n’est pas le plus sain ».

3. Mais… nous pouvons agir

Le mode de vie en tant que médecine gagne en importance. Les études révèlent que l’on peut faire beaucoup soi-même pour prévenir les maladies chroniques telles que le diabète de type 2, le cancer, la démence et les maladies cardiovasculaires, ou – si vous êtes déjà malade chronique – améliorer votre qualité de vie. Dans son livre ‘Je Levensstijl als Medicijn’ (Votre style de vie comme médecine), l’anthropologue médical Reginald Deschepper (VUB) énumère sept piliers d’un style de vie sain : moins de stress, plus d’exercice, une alimentation saine, un soutien social, suffisamment de sommeil, un état d’esprit positif et un environnement sain.

En termes de politique, cependant, la médecine de style de vie reste largement sous-exposée. Ici en Belgique, les consultations avec un diététicien ne sont pas remboursées. Pour le traitement des maladies liées au mode de vie, on utilise encore principalement des médicaments, alors que les médicaments combattent surtout les symptômes sans s’attaquer aux causes sous-jacentes.

Le médecin généraliste Servaas Bingé plaide en faveur d’un changement de système dans les soins de santé : « Nous sommes dans un système où nous, en tant que médecins, sommes récompensés en fonction du volume. Il est alors beaucoup plus facile pour nous de renvoyer les patients chez eux avec une pilule que de leur donner des conseils sur leur mode de vie. Une réorganisation des soins est nécessaire. Les médecins coûtent cher à la société. Alors pourquoi ne pas présenter la profession de coach en santé générale ? Ce sont des profils économiquement moins chers qui peuvent dégager une heure pour mettre les choses au point avec le patient. Le rôle du médecin peut alors passer à celui de coordinateur de santé lorsque des décisions curatives doivent effectivement être prises. Parce que ce sera toujours nécessaire. »

4. Pour la première fois, on sait combien de tasses café on peut boire par jour

Les chercheurs de l’Université d’Australie-Méridionale ont eu des nouvelles importantes pour les buveurs de café cette année. Ils ont découvert que boire six tasses de café ou plus par jour peut être nocif pour la santé. À partir de six tasses, le risque de maladie cardiaque augmente de 22 %. Le fait qu’un excès de caféine puisse provoquer une hypertension artérielle n’est pas nouveau en soi, mais c’est la première fois que des chercheurs fixent une limite supérieure pour une consommation sûre de café. « Comme beaucoup de choses, c’est une question de modération. Si vous exagérez, votre santé en pâtira », disent les chercheurs.

5. Les politiciens ne sont pas non plus des surhommes

Angela Merkel aussi a dû faire face à des problèmes de santé. L’été dernier, le monde s’est inquiété pour la Chancelière allemande, qui à trois reprises, a été prise de tremblements. Selon son entourage, le premier incident était dû à la déshydratation causée par le temps chaud. Après quelques verres d’eau, elle s’est sentie mieux.

La peur de Merkel de trembler à nouveau était si grande qu’elle a provoqué deux nouvelles crises, a-t-il expliqué. Cette fois-ci, il ne s’agissait pas d’un problème physique, mais de quelque chose de « psychologique ». Je pense que, comme cela s’est produit de manière inattendue, elle va tout simplement disparaître à nouveau », a ensuite déclaré Mme Merkel. Et ça s’est avéré être le cas. Le monde respire à nouveau.

6. Premier vaccin contre Ebola sur le marché

En 2019, on a enfin trouvé un vaccin contre Ebola. Les essais cliniques du vaccin ont déjà commencé en 2015, lors de la flambée d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Le vaccin sera commercialisé en Europe sous le nom de « Ervebo ». Il offre une protection contre le virus Ebola chez l’homme après une seule administration et est destiné aux personnes âgées de 18 ans et plus. Au Congo, le vaccin de Merck a déjà été administré à un peu plus de 237 165 personnes. Un deuxième vaccin (Ad26-ZEBOV-GP) développé par la société belge Janssen Pharmaceutica est également administré au Congo.

7. Les cigarettes électroniques aux recharges illégales

Pour la première fois en 2019, il y a eu des décès dus à la e-cigarette. Plus de 2 400 Américains ont été hospitalisés à la suite de lésions pulmonaires associées à l’utilisation de la cigarette électronique ou de produits à base de vapeur. Au total, 50 personnes sont mortes. Dans notre pays aussi, il y a eu un premier décès lié à l’e-cigarette, un garçon de 18 ans. Il a contracté une pneumonie après avoir utilisé une e-cigarette avec une recharge contenant du CBD, la substance non psychoactive du cannabis. Ce ne sont donc pas les cigarettes électroniques qui sont liées à la pneumopathie associée au vapotage (PAV), mais les recharges illégales de cannabis.

Pendant longtemps, l’e-cigarette a eu la réputation d’être « meilleure » que les vraies cigarettes, car elle ne dégageait ni goudron ni fumée. Mais cette image est en train de s’effacer même si les experts soutiennent que le vapotage peut aider efficacement les gens à se débarrasser du tabagisme, qui cause indéniablement diverses formes de cancer. Parmi les fumeurs qui ont cessé d’utiliser l’e-cigarette, 18% sont toujours non fumeurs après un an, comparés à 9,9% des personnes qui recourent à des substituts de la nicotine.

8. Peut-être le premier médicament contre la démence

Nous terminons par la percée médicale la plus prometteuse de 2019 : un médicament qui semble non seulement combattre la démence, mais qui, pour la première fois, l’inverse chez la souris. Jusqu’à présent, la plupart des médicaments contre la démence consistaient à s’attaquer à l’accumulation de plaques amyloïdes entre les cellules nerveuses du cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, la forme de démence la plus courante. Les chercheurs de l’Université de Californie se concentrent maintenant sur l’inflammation dans le cerveau pour combattre la démence.

De plus, une société pharmaceutique américaine a également annoncé qu’elle avait mis au point un médicament qui pourrait ralentir la maladie d’Alzheimer. Si le médicament aducanumab est approuvé, ce sera sans aucun doute l’une des avancées les plus importantes de la médecine moderne.

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