© Thinkstock

Pourquoi la cigarette crée-t-elle une dépendance?

Que le tabagisme crée une dépendance n’est plus un secret pour personne. Mais à quoi est-ce dû? Réponse: à la nicotine.

La nicotine, principal composé chimique du tabac, est non seulement responsable de dépendance physique, mais aussi, partiellement, de dépendance psychologique.

La forme et la structure de la nicotine sont similaires à l’acétylcholine, un neurotransmetteur ou une substance médiatrice stimulant le système dopaminergique du cerveau. La stimulation des récepteurs cérébraux de dopamine génère un sentiment de détente. Pour reproduire cette sensation, des doses toujours plus importantes de nicotine sont nécessaires.

C’est de cette façon que se produit la dépendance. En outre, le surplus de nicotine dans le cerveau entraîne une pénétration des récepteurs dopaminergiques dans la matière grise. La stimulation chronique de ces récepteurs neutralise le sentiment d’euphorie. Résultat: au bout d’un moment, une cigarette sur dix seulement parvient encore à reproduire cette sensation positive.

Le rôle des neuf autres cigarettes consiste à neutraliser les émotions et à contrer les effets négatifs. En l’absence de cigarette, les récepteurs restent en effet insaturés, causant irritabilité et nervosité.

Constance des niveaux de nicotine Inconsciemment et à sa façon, chaque fumeur veille à ce que le niveau de nicotine dans son sang soit plus ou moins constant. Non seulement en fumant un nombre de cigarettes relativement similaire chaque jour, mais aussi en effectuant cet acte d’une manière bien précise.

Un fumeur est capable, bouffée après bouffée, de moduler assez précisément la dose de nicotine dans son sang. Le surdosage, lors des périodes de stress par exemple, est difficile. En effet, lorsque plusieurs cigarettes sont fumées les unes à la suite des autres, l’inhalation est moins forte, car les voies respiratoires rejettent les doses trop importantes de nicotine.

La stabilité de la concentration en nicotine dans le sang est frappante. Chaque fumeur possède sa dose personnelle et optimale. Les cigarettes dites légères, renfermant un taux de nicotine plus faible, sont pour cette raison dénuées de sens. Les fumeurs compensent en effet la dose plus faible en inhalant plus profondément la fumée ou en compressant le filtre.

Les cigarettes dites légères sont pourvues de filtres à micropores mélangeant la fumée inhalée à l’air ambiant. Un fumeur qui tente de réduire son nombre quotidien de cigarettes, inhalera ainsi plus profondément la fumée afin d’en retirer des doses maximales. Inconsciemment, un fumeur ne ‘consommera’ jamais moins de cigarettes que le nombre auquel il s’est habitué.

Le degré de dépendance diffère bien entendu d’un fumeur à un autre. Pour examiner le niveau de dépendance physique, il existe un instrument fiable et internationalement reconnu: l’auto-diagnostic Fagerström.

Marleen Finoulst

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire