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Plus de cancers du poumon chez les jeunes femmes que les jeunes hommes

Le Vif

Il est établi que le nombre de cancers du poumon chez les femmes dépasse désormais celui des hommes aux Etats-Unis. Mais cette incidence supérieure chez les femmes laisse les scientifiques perplexes, le phénomène ne s’expliquant apparemment pas par le nombre de fumeuses.

Une étude, publiée mercredi dans le New England Journal of Medicine, s’est intéressée précisément au lien entre ces cancers et le tabac, en analysant tous les diagnostics de cancer depuis 1995 sur l’ensemble de la population et les données sur le nombre de fumeurs depuis 1970.

Les chercheurs espéraient trouver un lien entre le taux de femmes fumant et la multiplication des cancers du poumon. Mais l’analyse des données n’a pas permis d’établir ce lien.

Conclusion: « De futures études sont nécessaires pour identifier les raisons de la plus forte incidence de cancer du poumon chez les jeunes femmes ».

Sur les deux dernières décennies, le nombre de cancers du poumon chez les hommes et les femmes de 30 à 54 ans a baissé, mais cette diminution a été plus forte chez les hommes.

Chez les femmes blanches nées à partir du milieu des années 1960 et les femmes hispaniques, l’incidence a même dépassé celle des hommes. La proportion de fumeuses reste pourtant inférieure à celle des hommes fumant.

Les scientifiques émettent des hypothèses. Peut-être que la diminution de l’exposition à l’amiante, un autre responsable du cancer du poumon, a davantage bénéficié aux hommes, plus souvent exposés. Il est également possible que la différence soit liée aux sous-catégories de cancers du poumon frappant plus les femmes.

Mais d’autres raisons évoquées sont rejetées. Par exemple, une hypothèse controversée suggérant qu’à un niveau d’exposition identique, les femmes seraient plus susceptibles de développer un cancer, n’a jamais été confirmée scientifiquement.

Le tabagisme passif n’est pas non plus plus fort chez les femmes que chez les hommes. Et les fumeuses ne fument pas plus de cigarettes par jour que les fumeurs, c’est même l’inverse. Elles consomment aussi beaucoup moins de cigares ou de tabac à chiquer que les hommes.

Pour les auteurs de l’étude, les enseignements sont néanmoins très importants. D’abord car elle confirme que les campagnes de prévention du tabagisme doivent s’intensifier en direction des jeunes femmes.

Ensuite car elle appelle à des travaux supplémentaires pour comprendre la raison pour laquelle les jeunes femmes sont plus exposées au cancer du poumon que les jeunes hommes.

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