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Paternité tardive: des risques pour la maman et le bébé

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les hommes ont, eux aussi, une horloge biologique. Outre les problèmes de fertilité, faire un enfant à partir d’un certain âge peut affecter la santé de leur partenaire et de leurs enfants.

Selon une étude, qui passe en revue 40 ans de recherches sur l’effet de l’âge parental sur la fertilité, les hommes ont, tout comme les femmes, ce qu’on peut appeler une « horloge biologique ». La paternité tardive, outre des problèmes de fertilité, peut également provoquer des problèmes lors la grossesse et impacter la santé des enfants. « Les femmes ont tendance à être plus conscientes et éduquées que les hommes au sujet de leur santé reproductive. La plupart des hommes ne consultent pas les médecins à moins qu’ils n’aient un problème médical ou de fertilité », dit Gloria Bachmann, directrice du Women’s Health Institute à l’Université Rutgers.

Maman et bébé en danger

« Bien qu’il soit largement admis que les changements physiologiques qui surviennent chez les femmes après 35 ans peuvent affecter la conception, la grossesse et la santé de l’enfant, la plupart des hommes ne réalisent pas que leur âge avancé peut avoir un impact similaire », poursuit-elle. L’âge paternel considéré comme « avancé » varie de 35 à 45 ans selon les individus.

Selon l’étude de la revue Maturitas, les hommes de 45 ans et plus peuvent connaître une baisse de fertilité et exposer leurs partenaires à un risque accru de complications de grossesse comme le diabète gestationnel, la prééclampsie et la naissance prématurée. Les nourrissons nés de pères plus âgés présenteraient un risque plus élevé de naissance prématurée, de mortinatalité tardive, de faible poids à la naissance ou encore de malformations congénitales. Au fur et à mesure qu’ils grandissaient, on a constaté que ces enfants étaient plus susceptibles d’être atteints de cancers infantiles et de troubles psychiatriques et cognitifs.

Dégradation du sperme

Ces conséquences sont associées à un déclin naturel de la testostérone qui se produit avec l’âge, ainsi qu’à une dégradation du sperme, même si certaines corrélations nécessitent davantage de recherches. « En plus du fait que l’âge paternel avancé est associé à un risque accru d’infertilité masculine, il semble y avoir d’autres changements indésirables qui peuvent survenir au niveau du sperme avec l’âge. Par exemple, tout comme la force musculaire, la souplesse et l’endurance diminuent avec l’âge chez les hommes, les spermatozoïdes ont aussi tendance à perdre leur « forme physique » au cours du cycle de vie », explique Bachmann.

Les dommages causés aux spermatozoïdes par le stress du vieillissement peuvent entraîner une diminution du nombre de spermatozoïdes. Cela peut également engendrer un changement dans les spermatozoïdes et les ovules qui sont transmis d’un parent à son enfant, et qui sont incorporés dans l’ADN des cellules du corps de ce dernier. Ces mutations peuvent également contribuer à l’association de l’âge paternel avancé et des troubles chez le bébé (autisme, schizophrénie…).

La chercheuse recommande aux hommes qui envisagent de retarder la paternité de mettre en banque leur sperme avant leur 35e anniversaire – ou au moins avant leur 45e anniversaire – pour réduire les risques.

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