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Obésité: des chercheurs expliquent le rôle d’une enzyme dans la consommation de graisses

Le Vif

Des chercheurs de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain) ont découvert qu’une enzyme de l’intestin permet, lorsque l’on mange des graisses, d’indiquer au cerveau « stop, je n’ai plus faim », à condition que notre métabolisme fonctionne correctement.

Dans le cas de sujets en surpoids ou obèses, le message « je n’ai plus faim » est interrompu, ce qui fait augmenter l’absorption de graisses et renforce le cercle vicieux de l’obésité. Leurs recherches, publiées dans la revue scientifique Nature Communications, ouvrent la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques contre l’obésité.

L’équipe de chercheurs, coordonnée par le professeur Patrice Cani (Louvain Drug Research Institute, UCLouvain), est la première à expliquer pourquoi un régime riche en graisses altère l’axe intestin-cerveau, via la baisse d’activité d’une enzyme (NAPE-PLD). « Le corps ne réagit plus correctement à cette surconsommation de gras, l’appétit n’est plus régulé et le sujet grossit », développe Patrice Cani dans un communiqué publié lundi.

C’est en menant des expériences sur des souris que les scientifiques ont mis au jour les effets de cette enzyme. Ainsi, les souris qui n’ont plus cette enzyme dans l’intestin développent un foie gras, deviennent obèses et dépensent moins d’énergie. « Si on expose ces souris (sans cette enzyme) à un régime riche en gras, elles n’arrivent pas à arrêter de manger la nourriture grasse, et mangent donc plus que des souris normales recevant cette même nourriture grasse », détaillent les chercheurs.

En d’autres mots, sans cette enzyme ou si elle est moins active à la suite de l’ingestion de graisses, on perd les signaux qui informent le cerveau d’arrêter de manger. Conséquences: on mange plus et on dépense moins d’énergie, donc on grossit.

Les chercheurs louvanistes ont également démontré que le fait d’administrer la bactérie Akkermansia (qui réduit les effets liés à l’obésité et au diabète) chez les souris qui ont perdu cette enzyme, permet de restaurer le dialogue, via le message « stop, je n’ai plus faim », et donc de les faire manger moins.

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