© Getty Images/iStockphoto

Nos enfants ne dorment pas assez, ils sont en « jet lag social »

Les enfants d’aujourd’hui dorment moins que ceux d’il y a 15 ans. Un problème qui commence à préoccuper tant les spécialistes de l’enfance que les parents.

Une étude, mandatée par l’Education nationale française, et menée par trois chercheurs qui ont passé en revue les rythmes de 778 enfants, de 5 à 10 ans, issus d’un échantillon représentatif d’écoles, met en évidence le manque de sommeil chez les enfants et lui donne un nom: il s’agit du jet lag social.

Mais qu’est-ce au juste ce « décalage horaire » social ? C’est la différence entre le rythme scolaire de la semaine et le rythme du week-end (couché plus tardif, activités parascolaires…)

« C’est un décalage de rythme veille/sommeil de la semaine par rapport au week-end. On a tendance à se décaler le week-end, en allant se coucher plus tard et en se réveillant plus tard aussi. Ce qui peut impacter la qualité du sommeil dans les jours qui suivent« , explique le Dr Julien Fanielle, spécialiste du sommeil au CHU à Liège, sur le site de la RTBF. « Ça ne va pas déclencher des maladies dans l’immédiat, mais c’est plus au niveau des apprentissages ou des capacités de fonctionnement au quotidien qu’on peut avoir un impact « , précise-t-il encore.

A priori, rien d’alarmant dans l’immédiat sauf que… depuis 15 années, le nombre d’heures de sommeil de nos chères petites têtes blondes ne fait que baisser. Les chercheurs avancent le nombre de 20 minutes de sommeil perdues. Et si un petit décalage n’est pas problématique, à condition que l’enfant puisse « récupérer » dans les jours qui suivent et que son besoin de sommeil est alors respecté, il en est tout autrement si ce décalage perdure.

En France, le manque de sommeil est même considéré comme un problème de santé publique, car à terme, outre la fatigue physique, il peut entraîner des pertes de concentration, des problèmes d’apprentissage et de mémoire, de l’énervement, voire de l’agressivité due à la fatigue.

La faute à qui ?

Les écrans sont bien entendu pointés du doigt: les enfants y consacrent trop de temps, surtout avant l’heure du coucher. La luminosité des écrans actuels retarde l’endormissement, particulièrement si l’enfant y est exposé juste avant d’aller au lit.

Le mode de vie est également visé. Il est vrai que, souvent en dehors des périodes scolaires, le rythme de sommeil de l’enfant est perturbé: on lui permet d’aller se coucher plus tard déréglant ainsi son horloge biologique.

Enfin, les parents sous-estiment le temps de sommeil nécessaire à leurs enfants de 30 à 50 minutes. De plus, leurs rythmes de travail et les activités extrascolaires prévues en soirée perturbent l’organisation familiale, repoussant l’heure du coucher et influençant donc la qualité du sommeil et le temps de récupération des enfants.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire