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Médecines douces : ce qui marche… ou pas !

Le Vif

Acupuncture, ostéopathie, hypnose, tai-chi sont-ils efficaces? La réponse de l’Académie de médecine française est globalement positive. Mais avec quelques réserves.

Qu’on les appelle médecines douces, naturelles, alternatives ou autres, les « thérapies complémentaires », comme préfère les nommer en France l’Académie nationale de médecine (ANM), connaissent un réel succès. Près de 4 personnes sur 10, « et tout particulièrement les malades atteints de cancer », souligne l’Académie, y feraient appel en France.

Mais « succès » ne signifie pas pour autant « efficacité », et c’est la raison pour laquelle un groupe de travail de l’ANM vient de rendre un rapport sur 4 méthodes particulières, en prenant soin de distinguer le mode – supposé – de fonctionnement et l’évaluation de ces méthodes proprement dites.

Revue de détail de chacune des méthodes abordées.

Acupuncture : oui !

Selon l’ANM, l’acupuncture peut effectivement « apporter un bénéfice aux patients » dans de nombreuses pathologies. L’Académie cite notamment les lombalgies et cervicalgies chroniques, la migraine, l’arthrose des membres inférieurs, les douleurs des femmes enceintes et lors de l’accouchement ainsi que les nausées et vomissements induits par une chimiothérapie.

Ostéopathie : oui si…

L’ANM conclut à une efficacité certaine, mais « modérée » dans les lombalgies et cervicalgies aigües ou chroniques, les céphalées et les vertiges d’origine cervicale, ainsi que pour la migraine, mais « ‘à un moindre degré ». Surtout, l’ANM insiste sur les complications possibles, « peu fréquentes, mais très graves », en particulier en cas de dissection d’une artère qui aboutit à des séquelles définitives dans 31 % des cas.

Hypnose: oui, mais…

L’ANM a recensé plus de 60 essais contrôlés, avec des diagnostics très larges, mais au final tournés essentiellement autour des douleurs, nausées, vomissements, fatigue et anxiété. Certes, la quasi-totalité de ces essais concluants à une efficacité de l’hypnose, mais l’ANM déplore « la faiblesse des effectifs et la qualité médiocre de la méthodologie ». Toutefois, le groupe de travail estime que son efficacité semble avérée pour les gestes invasifs chez l’enfant et l’adolescent ainsi que pour les effets secondaires des chimiothérapies.

Tai-chi : mouis…

Le tai-chi améliore l’équilibre et, par là même, réduit sensiblement les risques de chute chez les personnes âgées. Il semble également avoir des effets bénéfiques sur l’asthme et le sommeil. Quant au qi gong, il réduit la pression artérielle au repos chez les patients hypertendus. Mais, nuance, l’Académie, « on ne peut dire aujourd’hui si la faveur dont ils [tai-chi et qi gong] jouissent est autre chose qu’un effet de mode ».

Et l’effet placebo ?
Toutes les thérapies complémentaires ont un effet placebo, note justement l’Académie de médecine, et ce dernier semble équivalent que l’acupuncture, par exemple, soit simulée ou authentique. Mais c’est aussi le cas pour de « vrais » médicaments et, surtout, cela ne signifie pas qu’elles soient inefficaces. « Au contraire » même, précise l’Académide, « compte tenu des intermédiaires neurobiologiques aujourd’hui connus de l’effet placebo ».

Vincent Olivier

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