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Manque criant de médecins et d’infirmiers spécialisés en gériatrie

La Belgique manque de médecins et d’infirmiers spécialisés en gériatrie. De plus, les connaissances gériatriques du personnel soignant dans son ensemble sont insuffisantes, avertit vendredi le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE).

L’organe chargé de conseiller les pouvoirs publics vient de publier un rapport consacré aux « équipes de liaison interne gériatrique » mises en place dans les hôpitaux pour soigner au mieux les personnes âgées.

Lorsqu’elles présentent un profil à risque sur le plan gériatrique, les personnes âgées hospitalisées doivent bénéficier d’une approche multidisciplinaire globale. C’est pour cette raison qu’ont été créés au sein des hôpitaux belges des services de gériatrie aigüe.

Cependant, avec le vieillissement de la population, ces services sont saturés. A titre complémentaire, les hôpitaux se sont alors dotés d’équipes mobiles spécialisées chargées de rendre visite aux patients âgés à risque hospitalisés dans un service non gériatriques.

Ces équipes ne dispensent pas elles-mêmes de soins mais elles formulent des recommandations. Depuis 2014, leur financement est intégré aux fonds structurels alloués aux hôpitaux.

Si elles sont très appréciées sur le terrain, les équipes de liaison interne gériatrique manquent de ressources humaines et financières, d’après les professionnels interrogés par le KCE. « Bon nombre de patients à risque ne sont jamais vus par l’équipe de liaison », observe le centre.

Il faut minimum 20 nouveaux gériatres par an

En outre, il n’existe aucune preuve de leur efficacité dans la littérature scientifique, relèvent les auteurs de l’étude. Leur fonctionnement est très variable d’un hôpital à l’autre et le suivi des recommandations qu’elles adressent laisse parfois à désirer.

Pour le KCE, les services de gériatrie aigüe doivent rester le modèle de référence. Pour faire face à la pénurie de lits gériatriques, l’instance recommande d’expérimenter d’autres solutions telles que le « co-management » (la prise en charge du patient à la fois par le médecin du service où il est hospitalisé et un gériatre). Il conviendrait également de favoriser le développement de plateformes d’échanges entre professionnels, conseille le centre.

En tous les cas, il est urgent « d’augmenter l’attractivité des disciplines gériatriques tant pour les infirmiers que pour les médecins ». Alors que la Belgique a besoin d’au minimum 20 nouveaux gériatres par an selon la commission de planification de l’offre médicale, seuls 28 médecins ont débuté une formation pour l’ensemble des années 2010 à 2013. La majorité des infirmiers qui dispensent des soins gériatriques ne disposent d’aucune expertise spécifique dans ce domaine, déplore aussi le centre.

Plus généralement, il faut le plus rapidement possible intégrer une formation en gériatrie dans le cursus de base des professionnels des soins de santé, insiste le KCE.

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