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Maggie De Block attend la conclusion de l’EFSA avant de prendre une décision sur le Roundup

Alors que les Pays-Bas et la France ont décidé d’interdire la vente libre dans les jardineries du désherbant vedette de Monsanto, le Roundup, le produit reste actuellement disponible en Belgique.

La ministre de la Santé publique, Maggie De Block attend une conclusion de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur la réévaluation du glyphosate et la position de la Commission européenne avant de trancher.

L’approbation européenne du glyphosate, substance active du Roundup, est actuellement en révision. Les résultats de l’étude menée par l’EFSA seront connus fin août et la Commission européenne devra alors déterminer s’il y a lieu d’interdire le glyphosate. L’EFSA, l’autorité européenne de sécurité des aliments, se charge d’évaluer toute nouvelle substance proposée. Une réévaluation est prévue environ tous les 10 ans.

La Belgique préfère attendre la décision de la Commission européenne avant de se prononcer. La porte-parole de la ministre de la Santé publique estime qu’il n’est pas judicieux d’interdire la vente du glyphosate à un niveau national, les consommateurs pouvant facilement contourner l’interdiction en achetant le produit dans un pays voisin.

Le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement estimait en mai dernier qu’il n’y avait pas de raisons suffisantes à ce stade pour procéder à une restriction ou une interdiction de la vente du glyphosate. Son avis n’a pas évolué entre-temps.

L’agence internationale de recherche sur le cancer (IARC) de l’Organisation mondiale de la santé, a classé le 20 mars cinq pesticides cancérogènes « probables » ou « possibles » pour l’homme.

L’herbicide glyphosate, l’un des plus utilisés dans le monde, et les insecticides malathion et diazinon ont été classés cancérogènes « probables chez l’homme », même si les « preuves sont limitées », selon l’agence internationale, dont le siège est à Lyon.

« L’IARC n’a pas encore publié d’évaluation détaillée, mais uniquement une note et un article de deux pages chacun qui ne nous permettent pas de juger de façon objective et scientifique de la validité de la conclusion de l’IARC », nuance le SPF Santé publique, qui précise que le rapport complet de l’IARC ne sera pas disponible avant la fin de l’année.

Fin avril, une coalition d’associations environnementales avait envoyé un courrier à la ministre de la Santé publique ainsi qu’à Willy Borsus, ministre de l’Agriculture, pour exprimer son inquiétude quant à l’utilisation du glyphosate.

Le 29 mai, le ministre wallon de l’Environnement, Carlo Di Antonio a demandé officiellement « aux ministres fédéraux compétents d’interdire la mise sur le marché du glyphosate pour les particuliers ».

Le député fédéral cdH Michel De Lamotte interpellera la ministre Maggie De Block au sujet de ce dossier à la Chambre. Le cdH ajoute qu’il déposera une résolution parlementaire proposant d’interdire le glyphoaste « si la ministre de la Santé publique ne prend pas rapidemment ses responsabilités en interdisant la vente de Roundup aux particuliers à l’instar d’autres pays européens ».

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