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Les secrets d’une longue vie en bonne santé

Les scientifiques savent de mieux en mieux pourquoi certaines personnes dépassent les 80 ans en conservant leurs capacités cognitives.

Depuis des années, les scientifiques se penchent sur les « superseniors » (personnes âgées de 80 à 100 ans) pour mieux comprendre ce qui les rend uniques.

D’après Emily Rogalski, professeure en neurologie cognitive à l’Université Northwestern à Chicago, la sénilité n’est pas nécessairement lié à un âge avancé.

Après avoir étudié le cerveau de 10 superséniors décédés, les scientifiques ont découvert qu’ils possèdent une plus grande quantité d’un certain type de cellules cérébrales, connues sous le nom de neurones Von Economo. Ces neurones favoriseraient une communication rapide entre certaines zones du cerveau. Une des régions dans laquelle se trouvent ces neurones, le cortex cingularis anterior, jouerait un rôle important au niveau du champ d’appréhension et la mémoire de travail. Cette zone spécifique est plus épaisse chez les superséniors. Les scientifiques ignorent encore pourquoi les superséniors possèdent plus de neurones de Von Economo.

Alzheimer

La présence de la protéine bêta-amyloïde, responsable des plaques amyloïdes dans le cerveau de patients atteints de la maladie d’Alzheimer, contribue au maintien des fonctions cognitives des personnes âgées. Claudia Kawas, neurologue gériatrique à l’Université de Californie, déclare que les autopsies révèlent que les superséniors possèdent aussi la protéine bêta-amyloïde, mais leurs fonctions cognitives sont meilleures que celles de quinquagénaires. Ce paradoxe montre que certaines personnes sont protégés des effets de la protéine toxique. « Ces constatations bouleversent tout ce que je sais jusqu’à présent. Je suis presque d’avis de cesser les recherches sur Alzheimer et de simplement utiliser davantage notre cerveau », déclare Kawas.

Nous avons d’autres éléments en main pour nous protéger contre une mort prématurée, estime Kawas. Ainsi, les superséniors consacrent au moins deux heures par jour à un hobby et ils bougent entre 15 et 45 minutes par jour. Certains ne prennent jamais leur retraite, commencent une deuxième carrière après leur carrière professionnelle ou demeurent très actifs dans la communauté. Ils ont un regard positif sur la vie et accordent beaucoup d’importance aux relations et aux contacts sociaux, ce qui prouve une nouvelle fois que la solitude est un tueur silencieux. Ils dorment huit heures par nuit en moyenne.

Alimentation

Curieusement, l’alimentation ne joue pas un rôle essentiel. Beaucoup d’entre eux fument et aiment une tasse de café et un verre d’alcool. « Nous leur avons demandé à quoi ils doivent leur longue vie. Certaines vieilles dames ont répondu : « Tous les jours, je prends un martini à 17 heures avec mes amis ». D’autres ne buvaient jamais d’alcool », affirme Rogalski lors d’une réunion de American Association for the Advancement of Science à Austin au Texas.

Un léger surpoids semble également une bonne chose. Ceux qui affichent un IMC très bas après leur quatre-vingtième anniversaire mourront plus rapidement. « Il est bon d’être maigre quand on est jeune, mais il est très mauvais d’être maigre quand on est âgé », explique Kawas.

Rogalski souligne que le but n’est pas de se mettre à fumer et à boire en passe pour vivre plus longtemps. Certains sont prédisposés génétiquement pour mieux supporter les mauvaises habitudes.

Les superséniors peuvent néanmoins nous apprendre certaines choses. « Nous nous améliorons sans cesse à prolonger notre espérance de vie, mais pour l’instant, la santé ne veut pas suivre. Les superséniors ont un atteint un équilibre, ils vivent plus longtemps, mais ils demeurent en bonne santé. »

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