Entre la pression du corps parfait pour les femmes et de la performance sexuelle pour les hommes, les jeunes craignent les relations intimes. © Getty Images/iStockphoto

Les jeunes d’aujourd’hui perdent leur virginité plus tard que leurs parents

Stagiaire Le Vif

Un jeune sur huit est toujours vierge à 26 ans, c’est en tout cas ce que révèle une nouvelle étude sur la sexualité des jeunes.

Les plaisirs de la chair n’attirent plus aussi rapidement les jeunes d’aujourd’hui. Scotchés derrière leurs écrans, à regarder du porno, ils ont changé leurs habitudes sexuelles. Par manque de temps ou d’envie, on peut dire que les inexpérimentés du lit font les choses différemment de leurs aînés. Derrière cette nouvelle tendance, certains y voient une « peur de l’intimité« .

Cette constatation est le fruit d’une recherche menée par le Département de l’éducation de l’University College London, relayée par The Independent. Dans le cadre du projet Next Steps, des chercheurs ont suivi 16 000 personnes nées au début des années 90. Dès l’âge de 14 ans, les volontaires ont été soumis à des entretiens afin d’analyser leur comportement. Grâce à cela, les scientifiques ont pu constater une augmentation du nombre de jeunes qui attendent plus longtemps pour avoir leur premier rapport sexuel par rapport aux générations précédentes. Résultat : une personne sur huit affirme être encore vierge à l’âge de 26 ans.

Outre ces 12,5% de vierges, l’étude a aussi révélé que les jeunes, en vieillissant, sont moins susceptibles de passer à l’acte : plus de 90% des personnes ayant déjà perdu leur virginité l’ont fait avant l’âge de 19 ans, expliquent les chercheurs de l’étude, avec à leur tête Lisa Calderwood, directrice de Next Steps. Parmi les participants, seul 1% avaient fait l’amour pour la première fois entre 23 et 26 ans.

Trop nerveux pour faire l’amour ?

Susanna Abse, psychothérapeute psychanalytique, remet la faute sur le stress et l’angoisse. « Les jeunes ont été élevés dans une culture d’hypersexualité qui a engendré une peur de l’intimité« , a-t-elle déclaré au Sunday Times.

Entre la pression du corps parfait pour les femmes et de la performance sexuelle pour les hommes, les jeunes craignent les relations intimes : « Les femmes sont toujours en forme avec de beaux corps sculptés et les hommes ont des érections permanentes, ce qui est décourageant pour les jeunes« , considère-t-elle. À cela s’ajoute la crainte des réseaux sociaux. Les jeunes aiment se montrer, raconter leurs expériences. Impossible donc de garder un secret bien longtemps : « À la peur pour les hommes d’être humiliés, car ils ne sont pas à la hauteur, vient s’ajouter la peur d’être exposés dans les groupes Facebook« , ajoute-t-elle.

Autres études semblables

Déjà en 2014, l’auteur Teddy Wayne suggérait dans le New York Times que « de plus en plus de jeunes technophiles et phobiques de l’engagement se détournent des rencontres physiques et les supplantent avec des quasi-relations virtuelles, flirtant avec leurs téléphones et ordinateurs sans jamais s’engager dans une véritable relation romantique ».

En 2016 aussi, d’autres résultats similaires ont été révélés par une étude américaine : seulement 44% des adolescentes avaient perdu leurs virginités par rapport aux 58% d’entre elles qui l’avaient perdu 25 ans auparavant. Chez les garçons, c’est 47% d’entre eux qui ont eu des rapports sexuels à l’adolescence, contre 69% issus de la génération précédente.

Chavagne Mailys

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