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Le virus Ebola peut devenir latent

Le Vif

Une patiente qu’on pensait guérie peut voir ressurgir le virus et contaminer d’autres personnes, selon une étude publiée mardi des chercheurs, qui appellent à une « surveillance étroite » des nouveaux cas.

Le virus « peut avoir réémergé chez une femme un an après qu’elle eut survécu à une infection aiguë au virus Ebola, provoquant potentiellement l’infection de son mari et de deux de leurs fils », résume dans un communiqué la revue The Lancet Infectious Diseases.

Cette Libérienne, qui avait survécu à la maladie en 2014, « avait une persistence virale ou une récurrence de la maladie, et a transmis le virus à d’autres membres de sa famille un an plus tard », écrivent les chercheurs.

L’énigme était l’origine de la contamination d’un adolescent de 15 ans qui s’était rendu à l’hôpital à Monrovia en novembre 2015, alors que la transmission semblait ne plus se faire dans la capitale libérienne. Il était mort de la fièvre hémorragique quatre jours après.

L’enquête infectiologique a montré que sa mère, âgée de 33 ans, avait très probablement eu la maladie en juillet 2014. Elle en avait apparemment guéri sans traitement ni consultation, avec pour seule conséquence une fausse couche.

La transmission semble être passée par le mari, qui s’était présenté à l’hôpital le même jour que deux de ses enfants en 2015. Lui a survécu, de même que son fils cadet, âgé de 8 ans.

Les scientifiques connaissaient déjà la transmission du virus par le sperme par des hommes semblant guéris. La question reste posée des autres fluides corporels qui pourraient transmettre le virus.

« Nous n’avons pas d’indication claire du mode de transmission de la mère à son mari. (…) Très probablement, la transmission entre membres de la famille a eu lieu durant une interaction physique proche », ont précisé les chercheurs.

Ce cas montre que des foyers d’infection pourraient réapparaître.

« Malgré l’absence actuelle de chaînes de transmission actives du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, sa persistance pourrait causer un risque continu de résurgence de cas et avoir le potentiel d’une épidémie à grande échelle, faute d’être détectés rapidement et contrôlés », a affirmé une signataire de l’étude, Emily Kainne Dokubo, du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies américain (CDC).

Le Liberia avait été le pays le plus touché par l’épidémie la plus meurtrière d’Ebola, entre 2013 et 2016. Il avait recensé 4.800 morts, sur les 11.300 principalement concentrés dans cet État et deux voisins, la Guinée et la Sierra Leone.

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