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Le sport ne fait pas maigrir

« Le sport ne fait pas maigrir » a déclaré le professeur Klaas Westerterp lors de son discours d’adieu après une longue carrière féconde à l’Université de Maastricht. Selon lui, la majorité des personnes qui s’entraînent consomment plus d’énergie, mais mangent davantage et neutralisent l’effet de l’exercice.

« Les efforts soutenus irréguliers exercent peu ou pas d’effet sur le bilan énergétique » écrit Westerterp dans le magazine web de l’université.

Westerterp, à qui l’on doit plus de 150 publications scientifiques, se réfère à ses propres recherches. Pour l’une de ces recherches, Westerterp et son équipe ont entraîné un certain nombre de personnes non sportives menant une vie sédentaire afin de leur faire courir un semi-marathon.

La consommation d’énergie des participants a augmenté de 25%, un chiffre impressionnant et rarement vu selon Westerterp. Alors qu’une telle dépense énergétique supplémentaire aurait dû faire perdre 15 kilos en moyenne aux participants, ces derniers n’ont pas maigri.

Si ce résultat signifie, à coup sûr, qu’ils se sont mis à manger davantage, cette donnée n’est pas apparue dans leur journal alimentaire. Selon ce journal, ils mangeaient autant qu’avant et leurs habitudes alimentaires n’avaient pas changé. D’après Westerterp, cela démontre que nous ne savons pas combien nous mangeons. Nous adaptons nos habitudes inconsciemment.

Le bilan énergétique joue un rôle capital

Le tout est d’équilibrer la quantité d’énergie absorbée et dépensée. Si on consomme plus que ce qu’on dépense, on grossit irrémédiablement.

Si on fait beaucoup d’exercice, mais qu’on ne mange pas suffisamment, on se retrouve avec un bilan énergétique négatif et on s’affaiblit. Il est donc normal de compenser cet affaiblissement en mangeant plus.

L’homme moderne bouge-t-il moins?

Westerterp n’estime pas que l’homme moderne soit physiquement moins actif que ses ancêtres préhistoriques. Selon sa propre étude, l’homme moderne ne consomme pas moins d’énergie que les animaux de taille comparable qui vivent à l’état sauvage. Il ne faut donc pas chercher la cause du surpoids dans les heures passées assis devant son écran, mais dans la simple constatation que nous mangeons trop.

Pour un poids sain, il faut donc manger moins. Westerterp reconnaît cependant que c’est là où le bât blesse. C’est pourquoi il mise sur la prévention. Pour lui, il faut tenter de convaincre les gens qu’il est capital d’éviter de grossir et les rendre conscients de ce qu’ils mangent « car ils ne savent pas avec quelle rapidité ils dépassent les limites ». Cette prévention est primordiale, car selon lui « pour la plupart des gens, le surpoids est irréversible ».

Pour Westerterp, les boissons rafraîchissantes sont très problématiques. « Ne touchez pas aux sodas et vous serez sur le bon chemin, car ils fournissent des quantités d’énergie gigantesques en plus de votre consommation quotidienne » explique-t-il. Westerterp reconnaît cependant que ce message est très sensible politiquement, car il va à l’encontre des intérêts de l’industrie alimentaire. « Conseiller de faire davantage de sport ne vexe personne, mais ne sert à rien pour ceux qui veulent perdre du poids ». Même si c’est un message que de nombreuses personnes refusent d’entendre, Westerterp déclare qu’il se base sur ses recherches scientifiques.

Discussions garanties

Si Westerterp est reconnu partout comme scientifique important, tout le monde n’adhère pas à ces thèses. Ainsi, certains chercheurs soulignent les conséquences graves d’une vie trop sédentaire sur les réactions métaboliques de lipides et de sucres.

Cependant, de plus en plus de personnes sont d’accord que pour la plupart des gens, le surpoids est irréversible sans intervention chirurgicale.

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