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Le poisson zèbre peut-être la clé d’un traitement réparateur de la moelle épinière

Le Vif

Le poisson zèbre pourrait détenir la clé d’un traitement réparateur de la moelle épinière, dont la rupture entraîne la paralysie et souvent la mort chez les humains, selon une étude publiée jeudi.

C’est en observant ces poissons, capables de régénérer leur moelle épinière, que les chercheurs ont isolé une protéine jouant un rôle important dans ce processus.

Cette découverte, parue dans la revue américaine Science, pourrait ouvrir la voie à un traitement régénérateur de la moelle épinière chez les humains, estiment-ils.

« C’est l’un des exemples les plus remarquables de régénération de tissu dans la nature », estime Kenneth Poss, professeur de biologie cellulaire à l’Université Duke en Caroline du Nord, l’un des principaux auteurs de ces travaux.

« Vu le nombre limité de thérapies réparatrices disponibles nous devons chercher des solutions chez les animaux comme le poisson zèbre », ajoute-t-il.

Quand ces poissons ont la moelle épinière brisée, un processus réparateur se déclenche avec la formation littéralement d' »un pont ».

Les premières cellules sur les deux bords de la blessure se projettent à une distance des dizaines de fois leur longueur pour combler le vide créé par la rupture de la colonne vertébrale.

Ensuite les cellules nerveuses se développent et la guérison est complète huit semaines après la blessure, rétablissant la mobilité du poisson qui était paralysé.

Une recherche génétique a permis aux chercheurs d’isoler sept gènes particulièrement actifs codant des protéines importantes dans la régénération des tissus. Parmi ceux-ci, un joue un rôle clé pour la régénérescence cellulaire.

Quand ils ont bloqué l’expression de ce gène appelé CTGF, les poissons zèbres n’ont pas pu régénérer leurs tissus.

Humains et poissons zèbres partagent un grand nombre de gènes, dont celui produisant la protéine CTGF, qui est à 90% similaire à celle de cet animal.

Quand les chercheurs ont inséré la version humaine de ce gène à l’endroit d’une blessure de la moelle épinière de poissons zèbres, les tissus se sont régénérés, redonnant aux poissons leur mobilité.

« L’effet de cette protéine est frappant », soulignent ces scientifiques.

Cependant, ils estiment qu’elle n’est probablement pas suffisante pour réparer à elle seule la moelle épinière chez les humains. Ce processus est plus complexe chez les mammifères parce que des tissus cicatriciels se forment autour de la blessure, expliquent-ils.

Mais des recherches vont être entreprises, probablement avec des souris, pour déterminer avec quels types de cellules de mammifère cette protéine induit une régénérescence des tissus.

Ces scientifiques prévoient aussi d’étudier davantage d’autres protéines impliquées dans le processus réparateur de la moelle épinière des poissons zèbres.

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