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Le nombre de personnes atteintes de démence se stabilise

Le Vif

Contrairement aux prévisions alarmistes de certaines études, le nombre de personnes atteintes de démences – dont la maladie d’Alzheimer – serait en train de se stabiliser dans les pays d’Europe occidentale, selon un article publié vendredi par un groupe d’experts.

Les études menées dans les années 1980 soutenaient « l’idée d’une explosion des démences mais elles sont désormais dépassées en raison de changements dans l’espérance de vie, les conditions de vie et les améliorations des soins et du mode de vie » relève le Pr Carol Brayne de l’Université de Cambridge, auteur principal de l’article publié dans la revue The Lancet Neurology.

En comparant des données obtenues à deux époques différentes (de 1976 à 1989 et de 1994 à 2008) dans 4 pays européens – Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni et Espagne -, un groupe d’épidémiologistes spécialisés dans la démence a découvert que le pourcentage de personnes souffrant de démences dans ces pays n’avait pas véritablement varié.

Ces résultats sont toutefois fortement contestés par d’autres experts.

Plus fréquentes avec l’âge, les démences sont des maladies cérébrales dégénératives ou non-dégénératives qui conduisent à une détérioration des capacités cognitives et entrainent progressivement une perte d’autonomie.

Selon l’OMS, on compte 47,5 millions de personnes atteintes de démence dans le monde, avec 7,7 millions de nouveaux cas chaque année. La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence et serait à l’origine de 60-70% des cas. Les démences vasculaires (15 à 30%) sont dues à une anomalie de la circulation sanguine dans le cerveau.

Sur les cinq études analysées par les épidémiologistes, quatre ont montré des modifications insignifiantes dans le pourcentage de personnes atteintes de démences au cours de 20 à 30 dernières années. Une étude réalisée à Saragosse (en Espagne) a pour sa part fait état d’une baisse de 43% du pourcentage de démences chez les hommes de plus de 65 ans entre 1987 et 1996.

Parmi les hypothèses pouvant expliquer cette stabilisation, les auteurs de l’article avancent une amélioration du niveau de vie et d’éducation mais surtout une meilleure prise en charge des facteurs de risques cardiovasculaires comme l’hypertension.

L’article été diversement accueilli par des experts indépendants qui pour certains contestent vivement ces résultats.

Le Pr Martin Prince, professeur d’épidémiologie psychiatrique à Londres, a qualifié les chiffres avancés de « relativement faibles et inconsistants », tandis que Jeremy Hughes, le président de la société britannique d’Alzheimer a souligné que les « preuves limitées » fournies ne pouvaient pas garantir que la tendance allait se poursuivre d’autant que « nous savons qu’il existe d’autres facteurs de risques comme le diabète ».

Environ 7% des plus de 65 ans souffrent d’une forme de démence, un taux qui atteint 40% chez les plus de 85 ans.

Avec AFP

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