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Le lifting des paupières est de plus en plus populaire : quand doit-on y penser ?

Le Vif

Se faire corriger les paupières est la forme de chirurgie esthétique la plus populaire en Belgique. Mais on ne doit pas s’attendre à des miracles. Pour les poches sous les yeux, cela pourrait même avoir un effet contraire.

L’année dernière, près de 200.000 chirurgies esthétiques ont eu lieu en Belgique. Et parmi celles-ci, la plus populaire est celle qui concerne la correction des paupières. Rien que l’année dernière, on en dénombre 18.000 en Belgique. Les psychologues avertissent toutefois qu’il ne faut pas opérer pour opérer. « Le grand risque désormais est que l’opération ne soit pas suffisamment réfléchie », met en garde la psychologue de la santé Elke Van Hoof.

Cette opération doit son succès à la promesse d’avoir l’air plus jeune tout en ne demandant pas une opération lourde et coûteuse.

Ce type de chirurgie est en tout cas moins pénible qu’un lifting. Elle n’est cependant pas non plus la solution miracle. Pour cette opération, on peut opérer les paupières du haut ou les paupières du bas, et parfois même les quatre paupières en même temps. Pour celles du haut, on enlève surtout la peau excédentaire. En effet, avec l’âge, la peau a souvent tendance à se ramollir. Ce qui fait que les paupières tombent au-dessus des yeux et donnent l’impression qu’on est toujours fatigué. Parfois cela peut même provoquer une véritable gêne visuelle.

Pour ce type d’opération, le chirurgien coupe l’excédent de peau sur toute la largeur de la paupière. La cicatrice se cache alors dans les plis de la paupière.

Les poches

Pour les paupières du bas, il s’agit plus d’une accumulation de tissus graisseux qui entraîne un gonflement peu esthétique sous l’oeil. Les poches sous les yeux ne sont nullement un signe de surpoids et ce n’est donc pas un stockage local de graisse. Avec l’âge, les « coussinets » qui remplissent notre cavité oculaire pour protéger notre oeil glissent vers le bas. Ce gras est normalement censé rester à sa place par le septum orbital ; sauf que chez certaines personnes celui-ci fatigue un peu avec les années (c’est souvent héréditaire). Du coup, ce gras s’échappe vers la zone sous l’oeil. Là où la peau est particulièrement peu tonique et n’offre que très peu de résistance.

Un test facile pour savoir si l’on est concerné est de fermer les yeux et de pousser doucement dessus. Si vos poches sous les yeux gonflent, vous pouvez commencer à sous-peser l’idée d’une correction chirurgicale. Le chirurgien va pratiquer une incision sous les cils pour enlever le gras ou le repousser vers la cavité oculaire. Si l’on ne doit pas couper de peau, cette opération peut également être réalisée depuis l’intérieur de la paupière. Ce qui fait qu’il n’y aura pas de cicatrices visibles. Un chirurgien expérimenté tentera tout de même de ne pas trop enlever de gras, car des yeux creusés renforce encore l’impression de fatigue.

Les poches qui sont visibles le matin sont souvent un oedème qui apparaît durant le sommeil. Elles vont disparaître dans le courant de la journée. Les poches sous les yeux par contre auront plus tendances à s’accentuer si l’on reste longtemps en position verticale. Une opération en cas d’oedème peut avoir pour conséquence l’inverse de l’effet escompté. En incisant la peau, on touche aussi au système lymphatique, ce qui pourrait encore aggraver le problème. Si vous souhaitez vous réveiller avec des paupières tendues, le plus simple est encore de dormir avec un coussin en plus.

12 ans de paix

Le prix de ce genre d’opération dépend de la technique du chirurgien et du statut de la clinique. Elle varie entre 600 et 1200 euros pour les paupières du dessus. Pour celles du dessous, c’est un peu plus cher car cela demande plus de travail. A cela il faut encore rajouter les frais de l’anesthésie qui est soit locale, soit générale. Il arrive que le médecin trouve un alibi médical (par exemple que cela améliore la vue du patient), ce qui permet de se faire rembourser.

Bien qu’on puisse sortir de chez soi avec des lunettes de soleil une bonne semaine après l’opération, il faut tout de même compter de 3 à 6 mois pour en voir les effets définitifs. Une nouvelle opération ne sera par contre pas nécessaire avant 12 ans.

Pour la première fois, le rapport annuel de la Société internationale de chirurgie esthétique (ISAPS) contient des données belges. En 2016, 195.665 interventions ont été pratiquées en Belgique. En comparaison avec le nombre d’habitants, la Belgique s’inscrit dans le top trois des 24 pays membres de la société. Un patient sur huit serait toutefois résident à l’étranger.

Karin Rondia

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