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Le harcèlement scolaire a des conséquences à long terme

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Les jeunes ayant été victimes de harcèlement scolaire ont plus de risque de souffrir de pathologies mentales et d’être au chômage, selon une nouvelle étude, rapportée par La Presse.ca.

Les chercheurs des universités Lancaster, de Wollongong et de Sydney ont révélé lors de la conférence annuelle de la Royal Economic Society que les jeunes de 25 ans ayant été victime de harcèlement à l’école, ont 40 % de risque en plus de souffrir d’une maladie mentale. Ils ont également 35 % de risque en plus d’être au chômage à l’âge de 25 ans et d’avoir un salaire inférieur de 2 % pour ceux qui ont un emploi.

« C’était prévisible qu’il y aurait des conséquences, mais les pourcentages me surprennent », a admis Éric Morissette, un expert du phénomène du harcèlement à la faculté des Sciences de l’Éducation de l’Université de Montréal. « Ce n’est pas rien, c’est majeur », a-t-il ajouté, concernant le risque de maladie mentale.

Pour obtenir ces résultats, les auteurs de l’étude ont analysé les données de quelque 7000 jeunes âgés de 14 à 16 ans au début de l’étude. Ils ont été rencontrés régulièrement jusqu’à l’âge de 21 ans, puis à 25 ans. La moitié a confié avoir été victime de harcèlement durant l’adolescence.

L’intimidation aurait des conséquences sur la confiance en soi et le sentiment d’efficacité. Ce qui aurait une influence sur l’emploi et le taux de rémunération. Les victimes de harcèlement n’auraient ainsi pas eu la chance de développer les aptitudes dont elles ont besoin pour affronter le marché du travail, ce qui expliquerait pourquoi elles peinent à trouver un emploi et pourquoi leurs emplois sont moins rémunérateurs, selon l’étude. Au niveau mental, le harcèlement aurait de multiples conséquences comme la difficulté à entretenir de bonnes relations sociales, à travailler en groupe, à s’adapter, à s’intégrer et surtout à être résilient.

« Ça confirme l’importance d’un climat scolaire et d’une école positive et bienveillante. L’école, et particulièrement l’école secondaire, peut être un facteur de protection pour éviter la détérioration de situations en lien avec la santé mentale, a dit Éric Morissette. C’est sûr qu’on peut avoir le réflexe de dire qu’il faut soigner, mais avant de soigner, qu’est-ce qu’on peut faire en prévention ? Et ce sont l’école et les enseignants et la famille qui peuvent être des facteurs de prévention. »

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