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Le gène qui protège de la peste responsable de la maladie de Crohn?

Les mutations génétiques qui auraient protégé de la peste certains de nos ancêtres durant le Moyen Age seraient-elles responsables du développement de la maladie de Crohn? C’est l’hypothèse étudiée depuis plusieurs années déjà par Jean-Pierre Hugot, chercheur français de l’Hôpital Universitaire Robert-Debré à Paris. « Nous devons chercher dans cette direction pour identifier les causes de la maladie de Crohn », appuie lundi sa collègue gastro-entérologue de l’UZ Leuven, Séverine Vermeire.

La maladie de Crohn est une inflammation chronique du tube digestif, le plus souvent de l’intestin et du côlon. Elle touche quelque 20.000 personnes en Belgique. Ses causes précises restent inconnues, mais les études tendent à montrer qu’il s’agit d’une réaction disproportionnée du système immunitaire.

Tant des facteurs héréditaires qu’environnementaux interviennent. Soignée à l’aide de médicaments et éventuellement d’une intervention chirurgicale, elle n’est pas mortelle. Au contraire de la peste, qui a décimé la population européenne au Moyen Age. Quel lien avec la maladie de Crohn? En 2001, Jean-Pierre Hugot a identifié un gène dont les mutations favorisent la maladie de Crohn, le NOD2.

Il a fait l’hypothèse que, au Moyen Age, ces mutations conféraient à ceux qui en étaient porteurs une immunité face à la peste tandis que, de nos jours, elles provoquent une réaction disproportionnée face à des bactéries de la même famille que celle de la peste mais beaucoup moins virulentes.

Or les lieux où les épidémies de peste survenues entre 800 et 1850 en Europe ont été les plus sévères coïncident avec ceux où l’on observe le plus de mutations associées à la maladie de Crohn. Pour Séverine Vermeire de l’UZ Leuven, ces découvertes devraient permettre de mieux comprendre et traiter la maladie de Crohn.

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