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Le fumeur mince est-il en meilleure santé que l’ex-fumeur obèse ?

Vous avez l’intention d’arrêter de fumer, mais vous craignez les kilos supplémentaires ? Votre crainte n’est pas infondée, car la majorité des gens qui arrêtent de fumer prennent effectivement du poids. Selon une étude, les ex-fumeurs prennent entre 3 et 9 kilos en moyenne dans les huit ans après qu’ils aient arrêté de fumer. Dix pour cent d’entre eux grossissent même de 10 kilos.

Les trois premiers mois après l’arrêt de la cigarette sont les plus dangereux : c’est à ce moment-là qu’on risque le plus de prendre du poids. Cependant, un quart des personnes qui arrêtent de fumer réussissent à ne pas prendre un gramme, guidées par de saines habitudes alimentaires, un mode de vie actif et une discipline de fer face aux friandises. La prise de poids serait en effet dû à un appétit retrouvé par la renaissance des papilles gustatives.

La peur de grossir

La peur de grossir constitue la raison principale pour laquelle les fumeurs, et surtout les fumeuses, n’osent pas ou ne désirent pas arrêter. Ceux qui tentent d’arrêter et qui grossissent rechutent souvent pour perdre ce poids supplémentaire. Ils invoquent un argument valable, vu que le surpoids, et encore davantage l’obésité, augmentent les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète.

Mohamad Siahpush, professeur en santé publique à l’Université de Nebraska, a étudié la question et vient de publier sa recherche dans le magazine médical Tobacco Control 2014. Le scientifique a comparé l’espérance de vie de fumeurs minces à celle d’ex-fumeurs corpulents. Il a subdivisé ce dernier groupe en deux catégories : les ex-fumeurs en surpoids (IMC entre 25 et 29,9) et les ex-fumeurs obèses (IMC au-dessus de 30). Il a rassemblé les informations d’actes de décès survenus entre 1997 et 2004 de la base de données nationale américaine et s’est concentré sur les données de fumeurs de plus de 25 ans ayant un poids normal et les ex-fumeurs atteints de surpoids et d’obésité avant de comparer ces éléments aux sondages nationaux sur la consommation de tabac et le poids.

Un quart de ceux qui arrêtent maintiennent leur poids

L’analyse démontre que les décès provoqués par les maladies cardiovasculaires sont plus fréquents parmi les fumeurs minces que les ex-fumeurs en surpoids ou même obèses. Les fumeuses meurent le plus souvent de maladies cardiovasculaires alors que les fumeurs masculins succombent le plus souvent aux suites d’un cancer. Quant au diabète, les ex-fumeurs en surpoids et obèses courent un peu plus de risques que les fumeurs, même si cet « avantage » ne vaut que pour les hommes.

Par conséquent, si arrêter de fumer fait souvent grossir, les inconvénients de ce surpoids, même si celui-ci est considérable, ne font pas le poids face aux avantages d’arrêter de fumer, du moins en matière de santé. En outre, il ne faut pas oublier qu’un quart des personnes qui arrêtent de fumer réussissent à maintenir leur poids. La prise de poids quand on cesse le tabac n’est donc pas inéluctable.

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